La magistrate, qui rappelle qu’elle lutte contre les trafiquants, et non contre la migration, revient avec Sébastien Georis sur les réseaux de passeurs actifs en Belgique. Et notamment de la spécificité de la filière vietnamienne, plus " secrète que celle qui concerne les Albanais ou les Kurdes ". Et le constat en ce qui concerne l’activité de ces réseaux est édifiant : " La Belgique est un endroit où l’on retrouve beaucoup de caches où on regroupe les migrants pour le dernier passage vers le Royaume-Uni, explique-t-elle "
Favorisé par sa géographie (ainsi que des axes routiers reliant l’est et l’ouest du continent, comme la E40 ou la proximité de grands ports tel Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Dunkerque ou Zeebruges), notre royaume est donc un lieu de passage, de regroupements et où on organise les traversées. Ann Lukowiak s’étonne notamment qu’on ne trouve pas encore plus de situations dramatiques, avec davantage de victimes ou de décès. "Les circonstances dans lesquelles les personnes font les traversées ou arrivent jusqu’en Belgique dans des camions, dans des caches où on arrive à peine à respirer et où il fait très froid " interpellent quant au nombre de décès réels lors de ces trajets. Il se peut donc, selon elle, qu’il y en ait plus mais qu’on ne l’ait pas encore découvert.
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