"Un avis favorable, mais assorti de conditions" ! C’est la réponse des ministres wallons Willy Borsus et Céline Tellier à propos du projet de centrale biomasse de l’UCLouvain, sur le site de la sablière de Mont-Saint-Guibert.
Pour rappel, la commune voisine d’Ottignies Louvain-la-Neuve avait introduit un recours contre le permis initial. Selon elle, ce projet de production électrique et thermique risquait d'engendrer des nuisances et de n'apporter aucun avantage. L’Université, elle, devenait la principale bénéficiaire de l’énergie produite. Une énergie renouvelable, mais pas totalement propre.
Des conditions strictes
Aujourd’hui, sur base d’études complémentaires et en tenant compte des griefs formulés, la nouvelle mouture du dossier est de nature à apaiser des riverains de Mont-Saint-Guibert, notamment dans les bureaux de l'Axisparc, davantage exposés en raison des vents dominants.
D’après le cabinet de la ministre régionale de l’environnement, Céline Tellier, l’avis favorable est assorti de plusieurs conditions. Parmi celles-ci : des garanties en matière de sécurité sanitaire. Les contrôles des bois issus des recyparcs wallons seront renforcés. Seuls certains déchets seront acceptés (notamment pour éviter l’introduction de produits chimiques dans la centrale). La cheminée de l’unité centralisée d’aspiration des poussières devra s’élever à 30 mètres, au lieu de 10, pour favoriser une meilleure dispersion des polluants.
Un bourgmestre apaisé
Contacté ce jeudi, le bourgmestre de Mont-Saint-Guibert, Julien Breuer, s’est dit relativement apaisé à la lecture des 120 pages du rapport ministériel. "C’est encourageant, au niveau du permis ! Cette décision et ces nouvelles impositions viennent apaiser certaines craintes. Aujourd’hui, il est clair que tout ce qui concerne les bois entrants et tout ce qui concerne leur contrôle est bien plus strict que dans le permis précédent".
Par ailleurs, un comité d’accompagnement, organe de dialogue entre autorités publiques et population locale, veillera à l’implantation d’un dispositif adapté de contrôle de la qualité de l’air ambiant.
Négocier l’énergie
En marge du volet sanitaire, Mont-Saint-Guibert poursuit ses négociations avec GBES, filiale de Veolia, spécialiste de la valorisation énergétique des déchets. "Sur ce volet, nous avons eu pas mal de discussions avec Veolia", confirme Julien Breuer. "Entretemps, il y a eu des arrêtés et un décret wallon. Ce décret est relatif aux communautés d’énergies renouvelables. Donc, aujourd’hui, il y a la possibilité pour notre commune et pour Veolia de s’entendre sur ce partage d’énergie. En clair, Mont-Saint-Guibert pourrait tirer une plus-value de ce projet".
A ce stade, l’UCLouvain n’a pas encore réagi. Notons enfin que des conditions urbanistiques sont aussi prévues. Si toute la procédure se poursuit sans embûche, le projet de centrale biomasse pourrait se concrétiser en 2025.