Belgique

Prolongation des réacteurs nucléaires Doel 4 et Tihange 3, un accord (enfin) en vue?

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Par Lucie Dendooven

Un accord semble en vue entre Engie et l’Etat belge pour prolonger de 10 ans les réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3. Le deadline du 31 décembre tient toujours, selon des sources proches du cabinet de la ministre Groen de l’énergie Tinne Van Der Straeten. Alexander De Croo, le Premier ministre et la ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, négociateurs au nom du gouvernement, rendraient compte aux vice-Premiers des ultimes compromis passés avec Engie, l’opérateur nucléaire ce vendredi après-midi ou soir. Au plus tard, ce comité pourrait se tenir samedi. Cependant, un couac de dernière minute reste toujours possible dans cette négociation de longue haleine, qui a débuté, il y a six mois déjà, le 21 juillet dernier.

Un des deux négociateurs Engie-Electrabel marche à reculons

Le dossier est épineux et le gouvernement Vivaldi ne partait pas avec les meilleurs atouts face à un interlocuteur, Engie, qui avance à reculons depuis le début sur ce dossier. L’énergéticien affirme, en effet depuis le début, vouloir en finir avec ses centrales nucléaires belges et n’est pas preneur d’une prolongation de ses deux réacteurs les ‘moins vieux’ de son parc.

 

Il n’empêche, lors de la fête nationale, les deux partenaires se sont mis d’accord pour définir un cadre de discussion…qui est toujours en cours à l'heure qu'il est.

Qu’est-ce qui est sur la table des discussions ?

La loi de sortie du nucléaire prévoyait un arrêt de Doel 4 et Tihange 3 en 2025. Mais le gouvernement Vivaldi, compte sur un redémarrage en novembre 2026 de ces deux réacteurs afin d’assurer la sécurité d’approvisionnement électrique du pays pour l’hiver 2026-2027. Le groupe français Engie met dans la balance les coûts des travaux de mise en conformité des deux réacteurs. Et puis, ces travaux vont aussi prendre du temps et risquent de mettre en péril l’approvisionnement énergétique du pays pour l’hiver 2025-2026, voire 2026-27. Il aurait donc été suggéré une courte prolongation des réacteurs Doel 1, 2 et Tihange 1, le temps de cette mise en conformité. Mais Engie et l’AFCN, l’Agence fédérale de contrôle nucléaire accepteront-ils cette prolongation ?

 

En contrepartie de la prolongation de Doel 4 et Tihange 3, Engie aurait obtenu un plafonnement du coût des déchets nucléaires. Selon le principe " pollueur-payeur ", Engie doit verser des provisions afin de démanteler les centrales, traiter et stocker les déchets nucléaires. Selon les dernières estimations du Président de la commission des provisions nucléaires, Luc Dufresne, elles sont pour l’instant fixées à 17 milliards sans tenir compte de la prolongation de deux réacteurs.  Engie veut un plafonnement sur l’ensemble de l’enveloppe. S’il est fixé trop bas, c’est le contribuable belge qui risque de payer les déchets d’Engie. Mais s’il est fixé trop haut, Engie pourrait claquer la porte des négociations.

Une cogestion Engie-Etat belge des deux dernières centrales nucléaires actives après 2025

Sur la table également, la cogestion Engie-Etat belge des deux réacteurs prolongés de 10 ans. Le gouvernement a accepté le principe de la création d’une co-entreprise entre l’État et le groupe Engie. Quelles sont les règles de cette co-entreprise. Autrement dit : qui fait quoi ? Et surtout qui aura la gestion de l’électricité vendue sur le marché. L’Etat pourra-t-il fixer un plafond sur le prix de l’électricité ? Il restait néanmoins à organiser concrètement le partage des responsabilités dans cette co-entreprise

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