D’après le code judiciaire, "tout juge peut être récusé s’il y a suspicion légitime". Et suspicions légitimes il y a, selon la défense de Marc Tarabella. Me Maxime Töller rappelle que la loi est très claire à ce sujet. "La condition essentielle de l’impartialité du juge d’instruction est son indépendance totale à l’égard des parties, en manière telle qu’il ne puisse s’exposer au soupçon de partialité dans l’instruction des faits, que ce soit à charge ou à décharge. Le juge d’instruction ne cesse à aucun moment d’être un juge ne pouvant susciter dans l’esprit des parties ou dans l’opinion générale une apparence de partialité.", explique-t-il. "Nous sommes dans ce cas de figure", estime-t-il.
Du côté de la défense de Marc Tarabella, on explique qu’on s’est interrogé à plusieurs reprises sur le respect de la présomption d’innocence.
Par exemple, les termes du mandat d’arrêt décerné à l’égard de Marc Tarabella interpellent l’avocat du député européen. "Les prises de position publiques de l’inculpé étaient au départ en défaveur du QATAR, et puis ces positions se sont inversées à partir du moment où les mouvements suspects de fonds ont été détectés", dit-on dans ce mandat d’arrêt, cité par la défense de Marc. Pour l’avocat du député européen, la présomption d’innocence est ici clairement bafouée. " Le juge par cette affirmation catégorique laisse clairement entendre son opinion sur la culpabilité de monsieur Tarabella dans ce dossier ", estime Me Töller. "Pour le dire autrement, le juge semble nettement tenir pour acquis les faits contestés et sur lesquels porte l’enquête qu’il dirige. C’est un problème", ajoute Me Töller.
Le conseil de Marc Tarabella souligne que le dossier ne révèle aucun mouvement de fonds suspect dans le chef de Marc Tarabella. Il fait ensuite remarquer que, malgré ce que laissent entendre clairement les termes du mandat qu’il a émis, à ce stade, aucune analyse financière n’a été effectuée par le juge d’instruction. "C’est pour le moins troublant", estime Me Töller.