Le syndicaliste italien Luca Visentini, interpellé il y a dix jours puis libéré sous conditions 48 heures plus tard dans l’enquête belge sur des soupçons de corruption impliquant le Qatar, a reconnu mardi avoir reçu un versement en espèces de l’ONG dirigée par un suspect clef du dossier. Il a toutefois réfuté toute pratique illégale.
M. Visentini, qui s’est mis en retrait le 15 décembre de son poste de Secrétaire général de la Confédération syndicale international (CSI, Ituc en anglais), a expliqué avoir reçu "un don de moins de 50.000 euros" de la part de l’ONG Fight Impunity dirigée par son compatriote, l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri. Ce dernier est considéré comme un des suspects clefs du dossier.
Parmi les six personnes interpellées à Bruxelles le 9 décembre (dont M. Visentini, libéré sous conditions deux jours plus tard), M. Panzeri est un des trois actuellement en détention provisoire, avec l’eurodéputée grecque Eva Kaili. A propos du "don en espèces" reçu de Fight Impunity, une organisation de lutte contre la violation des droits humains, M. Visentini souligne dans un communiqué l’avoir accepté "en raison de la qualité du donateur et de son caractère non lucratif". "On ne m’a rien demandé et je n’ai rien demandé en échange de l’argent et aucune condition n’a été posée pour ce don", assure-t-il.
"Ce don n’était pas lié à une quelconque tentative de corruption, ni pour influencer ma position syndicale sur le Qatar ou sur toute autre question, il ne visait pas non plus à interférer avec l’autonomie et l’indépendance de moi-même et/ou de la CSI", poursuit l’Italien de 53 ans.
Selon ses explications, une partie de l’argent a été versée pour rembourser certains coûts générés par sa campagne pour prendre la tête de la CSI.