Il y a 25 ans, 300.000 personnes se rassemblaient dans les rues de Bruxelles à l’occasion de la "Marche Blanche." Des milliers d’autres suivaient l’événement en direct à la radio et en télévision.
Cette marche était organisée par Marie-Noëlle Bouzet, la mère d’Elizabeth Brichet, Carine et Gino Russo, les parents de Mélissa, Louisa et Jean-Denis Lejeune, les parents de Julie, Paul et Betty Marchal, les parents d’An et la famille de Loubna Benaïssa.
Et pour cause, à l’époque seuls les corps d’Elizabeth (enlevée en 1989 et assassinée par Michel Fourniret) et de Loubna (enlevée en 1992 et assassinée par Patrick Derochette) n’ont pas été retrouvés. Pour Elizabeth, Julie, Mélissa, An et Eefje, il est trop tard.
Un peu plus de deux mois plus tôt, le 13 août 1996, Marc Dutroux était arrêté et deux de ses victimes, Sabine Dardenne et Laetitia Delhez, libérées.
Ce mercredi 20 octobre, la Belgique rendait un nouvel hommage aux victimes et aux familles. La Reine Mathilde et le Premier ministre, Alexander De Croo ont pris part aux commémorations au Parc Royal, à Bruxelles, dans lequel a été érigée une statue dédiée aux victimes de Dutroux et à tous les enfants en 1997.
Depuis 1996, a rappelé Alexander De Croo, "Child Focus a vu le jour (à l’initiative de Jean-Denis Lejeune). Une vaste réforme de la police a été conduite. Des tribunaux d’application des peines indépendants ont été mis en place. Le parquet fédéral a été créé, tout comme l’ont été les maisons de justice et des services d’aide aux victimes. Les victimes ont obtenu plus de droits. Et les abus sexuels sont enfin devenus un thème majeur."
"Les juges sont désormais désignés par le Conseil supérieur de la justice et plus par un ministre qui a la même carte de parti, le tribunal d’application des peines (TAP) a été créé pour que les victimes soient associées après la condamnation à la libération conditionnelle", a ajouté George-Henri Beauthier, l’avocat de Laetitia Delhez, au micro de La Première ce mercredi. Mais pour lui, la Marche Blanche n’a pas suscité de réformes à la hauteur de ses ambitions et le système est trop lent. "Sur le fond du litige, de la libération, les victimes sont véritablement des laissées-pour-compte !", déplore l’avocat. "Que voit-on ? L’affaire Martin est significative (Michelle Martin, complice et ex-femme de Marc Dutroux) ! [Les victimes] n’assistent pas à tout le procès, n’ont pas accès au dossier, sont convoquées pour assister cinq, dix minutes pour dire ce qu’elles veulent à l’audience, audience dont elles ne pourront jamais faire appel si elles ne sont pas d’accord et au cours de laquelle Madame Martin s’est tue et a pu dire n’importe quoi !"
Pour Maître Beauthier, il faut mettre en place un débat contradictoire. "Vous savez quand on tue votre femme et que l’assassin sort, vous ne comprenez rien ! Je suis pour que les victimes puissent, au stade de l’instruction, participer dès le début à un débat contradictoire, non pas sur la peine mais sur la culpabilité."
Aviez-vous conscience de ce que représentait la pédophilie avant l’affaire Dutroux ? Cette tragédie a-t-elle modifié votre comportement ? Quel sentiment prédomine quand vous évoquez l’affaire Dutroux ?
Pour en débattre sur le plateau de QR le débat, Sacha Daout reçoit Jean-Denis Lejeune (Papa de Julie Lejeune), Paul Marchal (Papa de An Marchal), Michel Bourlet (ancien procureur du Roi en charge de l’affaire Dutroux), et Olivier Luminet (Professeur de psychologie de la santé à l’UCLouvain).
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