"Quand je roule dans Molenbeek, moi non plus je ne me sens pas en Belgique", ce sont les mots qu’a confiés Conner Rousseau, le président de Vooruit (socialistes flamands), ce mardi à nos confrères flamands de l’hebdomadaire Humo. "Mais la plupart de ces personnes sont nées ici. Le plus important est qu’elles parlent notre langue et qu’elles travaillent. À Bruxelles, à cause de la pénurie d’enseignants, des gens donnent cours en arabe en classe, parce qu’ils ne parlent pas français. Inacceptable. Et que fait le gouvernement flamand ? Il augmente le coût des cours de langue pour réduire les listes d’attente."
Une déclaration qui survient quelques heures après la venue d’Angela Davis, figure américaine de la défense des droits des Noirs américains mais aussi des communautés opprimées et ancienne membre des Black Panthers, au Cirque Royal à Bruxelles. "On pense que l’unité est possible quand on met de côté nos différences, […] mais qu’en est-il de la possibilité que nos différences puissent nous réunir ? Nos différences pourraient être la glue qui nous tient ensemble."
Interrogé ce mardi par De Ochtend et Radio 1, Conner Rousseau affirmait qu’il plaidait en réalité pour une bonne mixité sociale. En n’étant pas incités à apprendre le français ou le néerlandais, les enfants réduisent leurs chances de mener à bien leur cursus scolaire et de réussir leur vie professionnelle, estime-t-il.
Mais cette justification ne convainc pas. "Ce que Conner Rousseau déclare aujourd’hui dans Humo n’est pas seulement indigne, c’est aussi totalement faux. Les cours de langue et le parcours de citoyenneté sont gratuits à Bruxelles", a déclaré le ministre flamand en charge de Bruxelles, Benjamin Dalle (CD&V). "Quant à prétendre que des cours seraient donnés en arabe ? Qu’il me montre seulement une telle école de la Communauté néerlandophone !"