Les prix flambent dans bien des secteurs et les salaires ne suivent plus. Plusieurs raisons expliquent ces augmentations. Il peut par exemple s’agir de la pandémie, des mauvaises conditions climatiques ou encore du conflit qui oppose actuellement l’Ukraine à la Russie. Cependant, une partie des sommes que paient les consommateurs file inévitablement dans les caisses de l’Etat. Alors les Belges sont-ils trop taxés ?
Prenons un exemple, le 10 février, le prix d’un litre de Diesel était fixé à 1,816 €. De cette somme, l’Etat percevait 32 centimes de TVA et 60 centimes d’accises.
Plus de 50% du prix affiché sur les panneaux des pompes sont donc perçus par l’Etat, une situation qu’a dénoncé Touring il y a quelques jours au moyen d’une pétition en faveur du cliquet inversé (ristourne provisoire des accises lorsque le prix du carburant taxé dépasse un seuil donné, ndlr). "Si nos gouvernements n’ont pas d’emprise sur les prix du pétrole sur le marché international, ils peuvent néanmoins mettre un frein aux revenus supplémentaires des accises qui en découlent en plafonnant les accises lorsque le prix du litre dépasse 1,70 euro par litre."
Le gaz et l’électricité coûtent eux aussi bien plus chers que précédemment. Pour y faire face, un kern a entrepris de diminuer la TVA sur l’électricité de 21 à 6% à partir du 1er avril 2022 et ce pour une durée de 4 mois, soit bien après les plaintes déposées par les consommateurs et le passage de l’hiver.
Le gouvernement fédéral octroie également une "prime chauffage" de 100 € sous forme de réduction directe sur la facture d’électricité et étend le tarif social à un million de ménages entre le 31 mars et la fin du mois de juin.
Le mini tax shift du ministre des Finances Vincent Van Peteghem a aussi été validé. Il consiste en la réduction de la cotisation spéciale de sécurité sociale, la réforme de la dispense partielle de versement du précompte professionnel, l’introduction de la taxe sur l’embarquement pour les vols passagers et l’augmentation des accises sur le tabac. "Les ménages qui ont moins de 82.000 euros bruts par an et les personnes isolées qui gagnent moins de 42.000 euros bruts par an vont voir leurs impôts diminuer, d’un montant qui sera dépendant de ce qu’il gagne", réagit le ministre des Classes moyennes et des Indépendants, David Clarinval (MR). "Proportionnellement, les bas et moyens revenus auront une réduction plus grande que ceux qui sont proches des 82.000 ou des 41.000 euros. Pour les indépendants c’est différent parce que pour eux, ils ont des cotisations sociales spéciales, et qu’ils n’avaient pas de cotisations de crise. On va avoir une enveloppe de 7 millions où l’on va pouvoir affecter un projet spécifique, qui s’apparentera à une diminution d’impôt proportionnelle au revenu."
Rappelons qu’à partir d’avril, le salaire minimum sera augmenté et le gouvernement fédéral ajustera les plafonds du bonus à l’emploi social et fiscal pour que cette augmentation puisse être ressentie.
Pensez-vous que les Belges sont trop taxés aujourd’hui ? Si on diminue les taxes, acceptez-vous que cela se répercute via une diminution des services publics ? Estimez-vous que l’état gère bien les montants issus des taxes ? Quelle taxe faudrait-il abaisser prioritairement en Belgique ? La classe moyenne est-elle vouée à disparaître ?
Pour en débattre ce soir, Sacha Daout reçoit Georges-Louis Bouchez (président du MR), Thomas Dermine (PS) (secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques), Marco Van Hees (PTB) (député fédéral), Arnaud Zacharie (secrétaire général du CNCD), Olivier de Wasseige (administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises), Sabrina Scarna (avocate fiscaliste) et Joseph Pagano (professeur en finances publiques de l’UMONS).
Retrouvez-nous ce soir à 21h45 sur la Une en télévision, sur le web via notre plateforme Auvio, mais aussi en live sur notre page Facebook, pour réagir avec nous. Toutes vos réactions sont également attendues sur l’application Opinio RTBF.
Envie de répondre à notre questionnaire ? Un seul moyen : notre application Opinio RTBF !