On lâche rien, Motivés, Bella ciao : au même titre que la merguez et les fumigènes, il existe des classiques de la chanson de manif que certains tentent de renouveler, à quelques jours de la mobilisation qui se prépare contre la réforme des retraites.
Selon Stéphane Sirot, historien spécialiste du syndicalisme, si les airs changent peu, c'est qu'"il n’y a peut-être pas eu beaucoup de renouvellement dans les musiques et les chants partisans".
Il y a plus d’inventivité dans les pancartes, "avec une langue très riche, des jeux de mots", dit-il à l'AFP.
Mais l'historien note une certaine créativité avec des slogans, des chants sur des airs connus.
Dans des tracts CGT diffusés aux militants, des paroles revendicatives sont par exemple parfois proposées sur des airs classiques (comme Milord entrée au répertoire d'Edith Piaf en 1959 ou la valse musette Ah le petit vin blanc créée en 1943).
Les cortèges sont aussi émaillés de happenings comme l'an dernier ceux du "Collectif Ibiza" ciblant l'ex-ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, avec un sosie dansant sur des chars.
Cette année, les "Rosies", qui s'étaient illustrées dans les manifestations contre la réforme des retraites fin 2019 avec leurs chansons chorégraphiées, ont déjà préparé un acte II, diffusé en ligne avant même la mobilisation de jeudi, avec des consignes pour la gestuelle.
Toujours revêtues de leur bleu de travail à l'image de Rosie la riveteuse (célèbre image de la culture pop américaine - 1942 - montrant une femme bandant ses muscles), elles chantent Nous on veut vivre sur l'air d'I Will Survive de Gloria Gaynor.
Le collectif "La fanfare invisible", qui prône une "résistance joyeuse", sera aussi dans la rue jeudi.