Exemple emblématique de la négligence associée à la santé des femmes, l'endométriose commence tout juste à devenir une affection reconnue, correctement diagnostiquée. C'est aussi l'une des pathologies au chevet de laquelle se penchent d'innombrables applis. Mais la recherche, elle, demeure au ralenti.
"C'est l'arbre qui cache la forêt", juge Claudine Junien, professeure de génétique et membre de l'Académie de médecine. "On dit qu'on s'occupe de la santé des femmes parce qu'on parle d'endométriose mais qu'en est-il d'autres maladies, comme les maladies auto-immunes, où il existe des différences importantes entre les sexes ?", interroge-t-elle. Ainsi, "les femmes ont neuf fois plus de risques de développer un lupus érythémateux que les hommes". "Il faudrait que tous les essais sur les médicaments incluent des animaux mâles et femelles."
Il y a aussi les risques cardiovasculaires pour les femmes, qui demeurent mal connus du grand public, déplore la professeure Claire Mounier-Vehier, cardiologue, qui cherche à promouvoir un meilleur diagnostic.
"Si on communique avec un langage adapté, les femmes vont apprendre à reconnaître leurs symptômes", explique-t-elle.
Dans ce contexte, les nouvelles offres de santé pour les femmes "représentent une avancée", avance Emeline Hahn. "Mais s'il devait y avoir un problème lié à certains produits non testés cliniquement, cela pourrait nuire à tout le secteur", juge-t-elle.
Pour preuve, l'actrice et gourou du bien-être Gwyneth Paltrow s'est illustrée il y a quelques années avec des "œufs" pour vagin de sa marque Goop sans validation scientifique, présentés comme une solution pour réguler le cycle menstruel. Goop a été condamné en 2018 pour publicité mensongère.