"La fenêtre qui donne sur la véranda doit rester ouverte, c’est l’accès au jardin. C’est l’apport de lumière. Et en même temps, il faut empêcher les UV de dégrader le bois, la soie, le papier. Mais il y a une question inédite. Le découpage des fenêtres est complexe. Le verre est biseauté. Vous avez aussi quelques fois du plomb. Pour arriver à poser ses filtres, des recherches supplémentaires sont donc encore nécessaires. Mais la question qui est posée aussi est celle de savoir si ces filtres UV vont modifier la beauté de la lumière, pour qu’elle ne devienne pas verte. Ce serait fort dommage."
Des filtres seront également posés sur le lanterneau, pour protéger les verres américains de la lumère.
Casse-tête
Ces pistes ont en tout cas été avalisées par la Commission royale des Monuments et Sites (CRMS), gendarme du patrimoine. Elle rend un avis favorable sur, peut-on y lire, "le principe d’installation d’occultations supplémentaires devant certaines baies (voilage, rideaux et stores) pour autant que leur nature, leur aspect leur mode de pose s’intègrent adéquatement aux décors en place. Pour ce qui concerne la protection UV, la CRMS n’y est pas opposée mais elle conseille de poursuivre les recherches, via une étude fine pour chacune des pièces concernées, en considérant notamment la nature des vitrages en place (verre étiré, vitraux…), leur planéité et leurs formes géométriques, les qualités et les performances requises pour les protections UV, le degré de transmission de la lumière et de transparence, le "rendu de couleurs", l’impact visuel et éventuellement les propriétés de protection solaire." Bref : un casse-tête pour le conservateur du musée et ses équipes.
"La maison a eu la chance il y a quelques années de bénéficier d’une restauration exceptionnelle", rappelle Benjamin Zustrassen. "Aujourd’hui, notre enjeu, ce sont les collections que la maison abrite. Raison pour laquelle notre responsable des collections a réalisé une étude fouillée et approfondie sur les risques que courent les collections comme les visiteurs, la température et la lumière… Sur base de cette étude, une série de solutions seront mises en place pour atténuer les risques", en concertation et avec le soutien également d'Urban.brussels, l'administration bruxelloise de l'Urbanisme et du Patrimoine.
Le musée accueille chaque année quelque 60.000 visiteurs "dont 49% de Belges désormais selon les derniers chiffres". Début 2021, un illustre acteur américain, Brad Pitt, a d’ailleurs pu contempler en privé l’œuvre d’Horta.