Dix ans après son lancement, le projet de transformation du quartier Léopold connaît un nouveau coup d’arrêt. Dans une version revue et corrigée, il était à l’enquête publique entre le 25 avril et le 24 mai. L’occasion pour une centaine de citoyens et une trentaine d’organes spécialisés de donner leur avis sur le projet. Et, à l’issue du processus, c’est la Ville de Namur elle-même qui a suggéré au promoteur BESIX de retirer sa demande et de revoir sa copie.
"On savait que l’enquête publique amènerait des commentaires, des avis et des critiques", explique Maxime Prévot, le bourgmestre de Namur, qui refuse de parler d’échec. "On peut voir cette enquête comme un premier tour pour améliorer encore le projet, qui, rappelons-le, va changer le visage de la Ville pour plusieurs décennies." La Ville avance avoir été sensible à différents avis, qu’ils portent sur des enjeux architecturaux, environnementaux ou encore patrimoniaux. Cependant, c’est bien l’avis négatif rendu par l’Observatoire du commerce qui semble avoir été déterminant. Ce dernier craint en effet que le nouveau complexe ne soit pas assez complémentaire avec les commerces situés dans la rue de Fer et la rue de l’Ange. Pire : qu’il déforce les commerces du centre-ville. Une crainte suscitée par la taille prévue pour les cellules commerciales du futur complexe (sous les 200 m²), proche de ce qu’on trouve dans le centre, mais aussi par le flou qui plane autour du type de magasin attendu.
Une crainte largement partagée par l’association des commerçants namurois (ACN), qui a également fait parvenir un courrier à la Ville dans le cadre de l’enquête publique, et accueille donc ce nouveau retournement avec un certain soulagement. "Il faut réaménager ce quartier, pas de doute, mais dans ce cas, le tissu commercial courrait un risque", explique Etienne Dethier, le président. "On craignait de se retrouver avec un pôle touristique dans le sud de la ville, autour du grognon, un pôle commercial dans le nord, autour du complexe, et un no man’s land entre les deux. D’autres points nous inquiétaient, comme le fait que le projet ne prévoit pas d’accès direct entre le complexe et le centre-ville, l’entrée principale se trouvant place de la station."
La balle est désormais dans le camp de BESIX, qui dit vouloir analyser tous les avis pour présenter un projet revu. Une nouvelle demande de permis est attendue dans les mois à venir.