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Quatre écoles namuroises collaborent au Festival de l’horreur

Le théâtre de Namur

© /O.L.

Certains élèves ont fabriqué des décors, d’autres ont créé des costumes, et enfin certains interpréteront des personnages, des "présences" qui hanteront les couloirs du théâtre de Namur. Quatre écoles namuroises font partie du projet et verront leurs efforts couronnés dès ce mercredi soir avec l’ouverture du Festival de l’horreur du théâtre de Namur.

C’est Timée, élève en quatrième secondaire option "Art d’expression" à l’école Notre Dame de Namur qui nous plante le décor. "L’histoire, c’est que le théâtre a été abandonné il y a 100 ans et les personnages qu’on doit jouer sont des personnes qui étaient là avant le drame. Nous, on est là 100 ans plus tard en tant que fantômes". Timée incarnera l’une des quatorze "présences" qui hanteront les couloirs du théâtre. "On est là pour mettre le public mal à l’aise, qu’il soit oppressé. On le met dans l’ambiance pour qu’il aille ensuite voir les spectacles".

Juliette et Timée interpréteront des présences.
Juliette et Timée interpréteront des présences. © / O.L

Le défi: interpréter un personnage en étant très près du public

Pas simple comme rôle. "C’est presque du théâtre de rue", nous explique Patrick Dassy, professeur d’art d’expression à l’école Notre Dame. "Et la grosse difficulté du théâtre de rue, c’est qu’on est presqu’au contact du public. Il ne faut pas se laisser distraire par ses réactions". Juliette interprétera une autre présence et est tout à fait consciente de la concentration dont elle devra faire preuve. C’est par son regard et ses mouvements qu’elle compte mettre le public mal à l’aise. "Moi je dois avoir le regard fixe, fixer quelqu’un et parfois avoir un mouvement brusque dans ma lenteur".

Avant de les jouer, il a fallu créer les personnages

Avant de les interpréter, il a fallu imaginer les quatorze personnages. "Les écoles de stylisme Saint Joseph et l’EMAP ont créé les costumes, ajoute Patrick Dassy. Ces costumes sont magnifiques. Puis ils sont revenus vers nous. Et il y a vraiment eu des aller-retours d’idées d’une école à l’autre". Patrick Dassy est très enthousiaste à l’évocation de cette collaboration entre les différentes écoles.

L'un des costumes réalisés pour le Festival de l'horreur
L'un des costumes réalisés pour le Festival de l'horreur

Du cocon « artificiel » de l’école à la réalité d’un théâtre

Il se réjouit aussi que les élèves aient pu être en contact, grâce à ce projet, avec la réalité du monde théâtral. "Ils ont rencontré des comédiens, des techniciens, ont pu découvrir la médiation qui est aussi un métier à part entière au théâtre". Cela leur a permis de sortir du monde "artificiel de l’école, du petit local de théâtre de l’école", précise-t-il encore. "On essaye d’ouvrir le plus possible leur horizon", ajoute Charlotte Raymond, également professeure d’art d’expression à l’école Notre Dame de Namur. 

Un autre monde s’est dévoilé à certains élèves

Si le monde du théâtre était déjà familier aux élèves d’art d’expression de Notre Dame, ce n’était pas du tout le cas pour les élèves de septièmes étalagistes de l’Institut Ilon Saint Jacques qui ont créé les décors. C’est dans l’atelier où ils ont cours qu’ils les ont fabriqués.

L'atelier des étalagistes de l'institut Ilon Saint Jacques
L'atelier des étalagistes de l'institut Ilon Saint Jacques © / O.L.

"Notre mission c’était de donner l’impression que le théâtre était un espace abandonné, nous explique Céline Bruyère, leur professeure. On nous a répété plusieurs fois que le thème n’était pas l’horreur, mais plutôt l’étrange. Il ne s’agissait pas de faire des décors pour Halloween. Nos élèves ont donc créé de la végétation, branche après branche". Les branches couvertes de feuilles sont très réalistes.

Décors réalisés par les élèves.
Décors réalisés par les élèves

"C’est un travail très répétitif parce que c’est le volume qui donne l’effet recherché. Cela leur apprend également la patience". Lou, l’une des créatrices des décors est particulièrement fière de ce qu’elle a réalisé. "Ça faisait très réaliste et donc on était très contents di résultat. C’est quand même un gros projet et se dire que c’est au théâtre de Namur, ça fait plaisir de se dire que c’est nous qui avons fait tout cela". Fausse végétation, fausses mouches sur la façade du théâtre et longs rideaux jaunis et tâchés de sang, voilà quelques-unes des réalisations des jeunes.

Les mouches accrochées sur la façade du théâtre de Namur pendant le Festival de l'horreur.
Nuage de mouches

"On est plutôt habitués à faire de petites vitrines à l’école, explique Jospin. On n’a pas l’habitude de faire des décorations aussi grandes".

"Ca rejoint quand même notre option, tempère Lou, même si c’est vrai que c’est un autre monde ".

"Quand on fait nos stages, c’est dans des magasins, ajoute encore Erduan. Ici, c’est au théâtre de Namur, c’est chouette, ça change ".

Ils ont tous hâte de découvrir leurs décors "dans l’action". Ils veulent voir les mouches s’envoler sur la façade du théâtre, les présences se faufiler entre les tables et longer les rideaux vieillis par cent ans d’abandon. "Franchement, là j’ai hâte d’aller voir ce que ça va donner", résume Jospin.

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