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Quatre grandes banques prévoient une récession en Belgique

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Par Belga, édité par Théa Jacquet

Les quatre grandes banques du pays prévoient une récession en Belgique ont sondé ING Belgique, BNPP Fortis, Belfius et KBC. Alors que l’activité économique a déjà subi un coup de frein au troisième trimestre (0,1%), ces banques prévoient le risque qu’elle ralentisse à nouveau au quatrième trimestre (0,4%).

"En économie, deux trimestres négatifs de suite, c’est ce qu’on appelle une ‘récession technique’", rappelle l’économiste Bernard Keppenne, économiste en chef pour CBC Banque. Ce phénomène est relativement peu courant, puisque ce serait la troisième récession au cours des vingt dernières années.

Pour le troisième trimestre, c’est l’industrie qui a provoqué le chiffre négatif du PIB. Le secteur souffre de la hausse des prix de l’énergie. C’est ce même secteur qui tirera probablement encore la croissance vers le bas au quatrième trimestre. "On n’a par contre moins d’inquiétude pour le secteur des services qui est plus résilient par rapport au coût de l’énergie."

Les quatre grandes banques du pays prévoient une récession en Belgique, rapportent samedi L’Echo et De Tijd qui ont sondé ING Belgique, BNPP Fortis, Belfius et KBC. Alors que l’activité économique a déjà subi un coup de frein au troisième trimestre (0,1%), ces banques prévoient le risque qu’elle ralentisse à nouveau au quatrième trimestre (0,4%).

"En économie, deux trimestres négatifs de suite, c’est ce qu’on appelle une ‘récession technique’", rappelle l’économiste Bernard Keppenne, chef économiste CBC Banque. Ce phénomène est relativement peu courant, puisque ce serait la troisième récession au cours des vingt dernières années.

Pour le troisième trimestre, c’est l’industrie qui a provoqué le chiffre négatif du PIB. Le secteur souffre de la hausse des prix de l’énergie. C’est ce même secteur qui tirera probablement encore la croissance vers le bas au quatrième trimestre. "On n’a par contre moins d’inquiétude pour le secteur des services qui est plus résilient par rapport au coût de l’énergie."

Recul de l’intérim

Federgon, la fédération de l’intérim, rejoint ces conclusions : elle a observé un ralentissement de la demande de personnel intérimaire au mois de septembre, surtout pour les ouvriers. "Cette baisse est une confirmation de ce que l’on observe depuis début 2022, note Arnaud Le Grelle, directeur régional de la fédération. On note pour le mois de septembre une diminution de 2,47 pourcents par rapport au mois d’août et c’est même une baisse de quasiment sept pourcents par rapport au mois de septembre de l’année dernière. On observe en particulier, par rapport au mois dernier, un doublement de la diminution du nombre d’heures prestées par les ouvriers. C’est généralement le signe d’une diminution significative de l’activité de production."

Federgon ne dispose pas de chiffres sur les secteurs concernés, mais, selon Arnaud Le Grelle, la baisse touche un grand nombre de secteurs, "y compris ceux qui étaient dernièrement très porteurs comme les secteurs pharmaceutique, chimique ou alimentaire."

Notez que le secteur de l’intérim se trouve traditionnellement aux avant-postes. "Quand l’économie va mal, explique encore le directeur régional de la fédération, il est plus facile de ne pas renouveler le contrat hebdomadaire d’un intérimaire plutôt que de se lancer dans la procédure de rupture de contrats CDD ou CDI. Donc nos baisses annoncent en général une baisse d’activités générale."

Pour l’horizon 2023, si ING et Belfius anticipent une poursuite de la contraction de l’économie au premier trimestre, BNPP Fortis et KBC prédisent par contre une croissance nulle. "On attend un début d’année compliqué, commente Bernard Keppenne, mais probablement pas de récession sur les deux premiers trimestres de l’année prochaine parce que les taux de croissance en zone euro et particulièrement en Allemagne ont été meilleurs qu’attendu sur le troisième trimestre. Cela jouera favorablement sur le début de l’année prochaine."

Pour l’ensemble de l’année 2023, ING prévoit une très légère contraction de l’activité tandis que les trois autres banques tablent sur une croissance minime.

Effets de l’indexation

Au mois de janvier, les salaires d’environ un million de salariés vont être indexés de 11,5%. "Le système d’indexation va permettre de soutenir la consommation, dit l’économiste. En soutenant la consommation, cela évitera probablement la récession en Belgique l’année prochaine mais il est évident que cela va en même temps avoir un impact négatif sur les entreprises. On a déjà une augmentation des faillites qui se fait sentir, en particulier en Flandre qui a plus un tissu industriel."

L’économiste ne prédit par contre pas un tsunami de faillites. Comme en 2019, les aides du gouvernement vont masquer une partie de la réalité : " Le chiffre des faillites sera probablement inférieur à ce qu’il serait sans l’intervention des gouvernements (même si les aides ne suffisent pas à compenser la hausse des prix de l’énergie)."

Restent deux points d’interrogation pour l’année 2023-2024 : comment l’industrie allemande va-t-elle résister, et qu’en sera-t-il de la politique zéro Covid en Chine, un élément qui impacte directement l’économie allemande, et donc l’économie belge.

Au mois de janvier, les salaires d’environ un million de salariés vont être indexés de 11,5%. "Le système d’indexation va permettre de soutenir la consommation. En soutenant la consommation, cela évitera probablement la récession en Belgique l’année prochaine mais il est évident que cela va en même temps avoir un impact négatif sur les entreprises. On a déjà une augmentation des faillites qui se fait sentir, en particulier en Flandre qui a plus un tissu industriel."

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