Federgon, la fédération de l’intérim, rejoint ces conclusions : elle a observé un ralentissement de la demande de personnel intérimaire au mois de septembre, surtout pour les ouvriers. "Cette baisse est une confirmation de ce que l’on observe depuis début 2022, note Arnaud Le Grelle, directeur régional de la fédération. On note pour le mois de septembre une diminution de 2,47 pourcents par rapport au mois d’août et c’est même une baisse de quasiment sept pourcents par rapport au mois de septembre de l’année dernière. On observe en particulier, par rapport au mois dernier, un doublement de la diminution du nombre d’heures prestées par les ouvriers. C’est généralement le signe d’une diminution significative de l’activité de production."
Federgon ne dispose pas de chiffres sur les secteurs concernés, mais, selon Arnaud Le Grelle, la baisse touche un grand nombre de secteurs, "y compris ceux qui étaient dernièrement très porteurs comme les secteurs pharmaceutique, chimique ou alimentaire."
Notez que le secteur de l’intérim se trouve traditionnellement aux avant-postes. "Quand l’économie va mal, explique encore le directeur régional de la fédération, il est plus facile de ne pas renouveler le contrat hebdomadaire d’un intérimaire plutôt que de se lancer dans la procédure de rupture de contrats CDD ou CDI. Donc nos baisses annoncent en général une baisse d’activités générale."
Pour l’horizon 2023, si ING et Belfius anticipent une poursuite de la contraction de l’économie au premier trimestre, BNPP Fortis et KBC prédisent par contre une croissance nulle. "On attend un début d’année compliqué, commente Bernard Keppenne, mais probablement pas de récession sur les deux premiers trimestres de l’année prochaine parce que les taux de croissance en zone euro et particulièrement en Allemagne ont été meilleurs qu’attendu sur le troisième trimestre. Cela jouera favorablement sur le début de l’année prochaine."
Pour l’ensemble de l’année 2023, ING prévoit une très légère contraction de l’activité tandis que les trois autres banques tablent sur une croissance minime.