Que deviendra le site de la clinique Saint-Pierre à Ottignies après le déménagement à Wavre ?

Mais qui dit reconversion dit nécessairement modernisation en profondeur. Ainsi, le bâtiment principal de la clinique, construit au début des années 70, sera sans doute désossé de haut en bas et rhabillé de façon très différente.

"L’enveloppe est très mauvaise, en termes de performances énergétiques, donc elle ne peut pas rester telle quelle, confirme Christophe Arnould, chef de projet. On pourra faire des choses très intéressantes autour de la structure existante. On a déjà eu certaines vérifications en termes de stabilité du bâtiment. Il est tout à fait possible d’accrocher des balcons à la façade, d’ouvrir les espaces et les vues vers l’extérieur."

"L’enveloppe aura un nouveau look, il faudra avoir un œil très expert pour retrouver l’ancien bâtiment, ajoute Philippe Pierre. D’autant plus qu’il sera probablement abaissé d’un ou deux étages, de façon à être moins écrasant par rapport aux bâtiments qui seront aux alentours."

Mais toutes les constructions ne pourront sans doute pas être transformées si facilement. C’est le cas, par exemple, des blocs opératoires et des unités de soins intensifs.

"Ce sont des bâtiments avec des formes et des configurations particulières, explique Christophe Arnould. Donc ils pourraient subir des modifications en surface et on garderait les niveaux inférieurs comme parkings enfouis pour dégager la vue sur le site."

En ce qui concerne l’occupation future des bâtiments, beaucoup de choses sont envisagées. Il y aura bien sûr du logement, notamment pour les personnes âgées et handicapées. Des kots étudiants pourraient également y être aménagés. On évoque aussi une crèche et une maison de repos, mais le programme est loin d’être figé.

Par ailleurs, afin de maintenir une offre de soins pour les patients d’Ottignies et des alentours, une polyclinique sera maintenue dans l’immeuble le plus récent, inauguré en 2021, où se trouve notamment le service de dialyse.

A l’extérieur, les voiries qui traversent le site seraient conservées mais les grands parkings de la clinique sont voués à disparaître. A cet endroit, des maisons unifamiliales et de petits immeubles à appartements pourraient être construits, entourés de jardins et de chemins. L’ensemble constituerait donc un nouveau quartier, intégré de façon harmonieuse et beaucoup plus vert que l’environnement actuel.

Cela dit, la clinique ne concrétisera pas ce projet elle-même. Elle n’en a ni les compétences ni les moyens financiers. Ce qu’elle imagine aujourd’hui, en concertation avec la Ville et l’administration wallonne, c’est une philosophie, les grandes lignes de ce que pourrait devenir le site à l’avenir.

"Quand on viendra avec la demande de permis pour le nouvel hôpital, on pourra montrer qu’on a réfléchi sérieusement à une possibilité de reconversion, poursuit Philippe Pierre. Si la Ville et la Région se mettent d’accord sur ce qu’on propose, on pourra alors ouvrir un appel d’offres pour des promoteurs qui s’inspireront des grandes lignes directrices et feront leur métier de concevoir quelque chose de concret. Et ça, c’est pour 2025 ou 2026, c’est-à-dire à peu près dans la foulée du début des travaux du nouvel hôpital à Wavre."

Aux aguets depuis l’annonce du déménagement, une dizaine de promoteurs sérieux se sont déjà manifestés. Ces marques d’intérêt rassurent les responsables de la clinique. Ils comptent évidemment sur l’argent de la revente du site d’Ottignies pour financer une partie des futures installations wavriennes.