Sauver une banque coûte cher, a fortiori une banque systémique. Les Etats sont mis à contribution.
On le voit avec le sauvetage de Crédit suisse, racheté par UBS. L’Etat suisse couvrira les pertes d’UBS sur les actifs détenus par Crédit suisse, à concurrence de 9 milliards de francs suisses. Il octroie aussi une ligne de crédit de 100 milliards de francs suisses garantie par l’Etat suisse. Une deuxième ligne de crédit de 100 milliards de francs suisse est aussi prévue pour UBS et Crédit suisse tant que le sauvetage de Crédit suisse n’est pas bouclé. C’est un risque financier important que prend l’Etat suisse.
La Suisse peut être qualifiée de pays qui a les moyens, mais serait-ce le cas de tous les Etats qui seraient appelés à soutenir une banque importante ? "Le problème, c’est jusqu’où les Etats sont-ils assez crédibles pour offrir des garanties aux yeux du marché", se demande Eric Dor.
Au sein de l’Union européenne, le risque est partagé par les Etats membres. Ils ont constitué un fond de résolution commun, "pour quelques dizaines de milliards d’euros", explique Eric Dor. "C’est déjà mieux que rien, mais d’aucuns disent que ce n’est pas encore assez", poursuit-il. "Personne ne voudrait assister au sauvetage de BNP Paribas ou d’ING. On n’a pas très envie de tester ce genre de choses", ajoute Eric Dor.
"Doit-on laisser grandir les banques au-delà d’un certain seuil ? C’est une question qui n’a jamais été résolue.", rappelle Bruno Colmant.
Eric Dor revient lui sur la notion de "confiance". "Les banques sont de drôles d’oiseaux qui reposent sur la confiance", explique-t-il. "Si la confiance manque, la banque peut couler du jour au lendemain", poursuit-il. L’histoire récente de Crédit suisse en est la preuve.