Au début des années 1960, dans les archives du musée national de Prague, on retrouve une partition qui ne porte aucune signature. Il s’agit d’un concerto pour violoncelle en do majeur, dédié à un violoncelliste de la cour des Esterhazy. Mais quel est l’auteur de cette partition ? De nombreux détails ont poussé les musicologues à l’attribuer à un certain Joseph Haydn.
C’est en 1762 que ce concerto pour violoncelle et orchestre en do majeur est composé. Il est dédié à Joseph Weigl, premier violoncelle de l’orchestre de la cour des Esterhazy, duquel faisait également partie Haydn, qui était d’ailleurs le parrain du fils de Weigl. Cette partition va ensuite disparaître pour être redécouverte deux siècles plus tard, en 1961, dans les archives du Musée national de Prague.
Ce concerto que l’on joue maintenant sans cesse a donc été perdu dans les limbes durant quasi deux siècles, et la nouvelle création n’a pu avoir lieu qu’en 1962. L’authentification du manuscrit n’a pas été aisée puisque la partition n’est pas signée par Haydn. Elle a finalement été possible grâce à un relevé de catalogue de la main d’Haydn qui contenait des esquisses des principaux thèmes du concerto. Le fait qu’il soit dédié à Joseph Weigl n’est pas un hasard car Haydn y a intégré des éléments typiques de son jeu. Il faut dire que les deux hommes étaient amis en plus d’être collègues. Un des aspects du jeu violoncellistique de Weigl que Haydn a repris dans l’écriture du concerto est sa propension à faire croître en son de longues notes qu’il commençait tout doucement, pour les terminer forte. On retrouve ça dans la première intervention du violoncelle par exemple dans le final et dans le mouvement lent. Les passages virtuoses qui requièrent l’utilisation du pouce sont aussi une spécificité de Weigl, celui-ci étant au fait de cette technique toute récente pour l’époque.