Joëlle Scoriels est l’invitée de Salut les Copions, ce mardi à 16 heures sur la Première. L’animatrice vient présenter la nouvelle émission de la Une "Dans la bulle de", une expérience, aussi immersive qu’insolite, basée sur les stimuli sensoriels, que vont vivre des Belges célèbres dans une bulle.
L’occasion pour elle de se replonger quelques années en arrière en se prêtant au jeu de l’interview "quand j'étais copion" de Walid.
Quel genre d’élève étais-tu as l’école ?
En primaire, parfaite. Tout me semblait facile, j’étais la "fée de l’écriture" selon mon instit de première primaire, j’avais des notes incroyables et mes condisciples se moquaient de mon cheveu sur la langue et de mes knickers en velours déjà portés par mes trois frères et sœurs. En secondaire, j’ai eu des notes de moins en moins glorieuses parce que je n’ai jamais travaillé, les profs me jugeaient assez insolente, et je crois que quelques élèves ont dû me trouver très froide et méchante. (Moi j’essayais juste de dissimuler mon sentiment de ne pas être assez "comme les autres".)
C’était quoi ta matière préférée et pourquoi ?
Clairement français et latin. D’ailleurs, après, j’ai fait la philologie romane, quelle surprise !
Et la matière où tu étais vraiment nulle ?
La rondade. En sport, ça allait, mais en gym, je n’étais pas terrible. Au-delà du cumulet, ce n’était pas facile. Je crois que j’ai manqué d’élégance.
Tu voulais faire quoi comme métier quand tu étais écolière, étudiante ?
D’abord écrivaine, puis avocate, puis paracommando, puis graphiste. J’ai tout raté.
As-tu déjà triché à un exam ?
Oui, j’avais préparé un copion splendide en chimie, mais comme je n’étais pas très coutumière de la chose, j’ai fait ça sur une grande feuille A4, et pas sur un tout petit morceau de papier plié en mille. Donc au milieu de mon examen je me suis penchée sur mon sac à dos en tremblant et me couvrant de sueurs froides, et j’ai commencé à extraire mon copion, mais c’était cette immense feuille, alors au milieu de mon geste je me suis rendu compte que quelque chose allait légèrement se voir, donc j’ai renfoncé la feuille au fond de mon sac à dos et je me suis redressée, rouge comme un feu rouge. J’ai continué l’examen sans mon copion, en me maudissant et en sanglotant intérieurement. Je n’ai même pas été en échec, c’est malin.
Quelle est ton astuce pour un copion parfait ?
Manifestement, l’astuce consiste à renseigner auprès de quelqu’un d’autre que moi !
Raconte-nous ta pire bêtise/punition à l’école.
J’ai fait pleurer un prof, un vieux monsieur qui était très gentil, mais qui ne mettait pas beaucoup de feu dans sa façon d’enseigner. Il s’est absenté brièvement, et pendant ce temps j’ai écrit sur le tableau, en très grand, "soporifique". Quand il l’a vu, il s’est mis à pleurer doucement. Alors je me suis mise à pleurer aussi. Tout ça était affreux. Sinon, en rhéto, j’ai brossé quelques fois, parce que je n’étudiais pas et que je ne voulais pas avoir de moches notes aux interros. Il est arrivé que je ne vienne pas pendant 3 jours d’affilée. J’allais à l’UGC De Brouckère, j’attendais la séance de 10 heures, je payais un ticket, puis je restais dans le bâtiment et je passais d’une salle à l’autre discrètement. Au bout de 3 jours, le proviseur a téléphoné à mon père pour lui demander où j’étais ; mon père a dû être un peu surpris, mais il lui a confirmé que j’étais bien à la maison, malade. Quand je suis rentrée "de l’école", ce jour-là, j’ai dû fournir quelques explications… J’imitais bien la signature de mon père, je lui piquais ses cartes de visite et je rédigeais des mots d’excuse.
Tu te souviens de ton pire prof ? Décris-le-nous !
Madame Pinte, ma prof de latin en 4e, était une tueuse. Elle avait des yeux bleus très pâles, avec lesquels elle nous clouait. Mais elle était juste, donc si on jouait le jeu, on n’avait pas d’ennuis. En 2e secondaire, en math, on avait un pauvre monsieur fatigué, qui se faisait tellement chahuter que c’en était poignant. Christophe B. jetait des frotteurs sur lui, depuis le fond de la classe. J’étais aussi dans une école où un prof d’âge mûr est sorti avec une de ses élèves, qui avait 16 ans. Mais en fait, comme prof, il était très bon.
A quoi tu jouais pendant les récréations ?
En première secondaire, aux osselets. J’étais très forte. Ça ne m’a pas vraiment été utile dans la suite de ma vie, mais c’était chouette.
C’était qui ton meilleur pote ? Vous êtes toujours en contact ?
En primaire, Delphine ; en secondaire, Anne-Cecile. On a mangé ensemble il y a deux soirs.
C’était quoi LA chanson à la mode quand tu étais étudiant ?
Je n’étais pas très à la mode, donc j’aurais du mal à me prononcer. Moi j’écoutais Renaud. Je crois que tout le monde adorait les Red Hot Chili Peppers.
Le pire plat qu’on servait à la cantine ?
Mes parents nous obligeaient à rentrer manger à la maison tous les midis. On marchait 20 minutes, on mangeait tous ensemble nos côtes de porc et nos poireaux à la crème, et puis on retournait à l’école. À 15 ans, j’ai fait la révolution, j’ai eu le droit de m’acheter des sandwiches dans des snacks près de l’école. Mais le meilleur, c’étaient les pitas Hawaii du Crep-Hit ; comme j’avais l’argent juste pour le sandwich, je piquais des pièces de vingt et de cinquante dans les poches des manteaux de mes parents.
C’était quoi les accessoires " mode " indispensables quand tu étais à l’école ?
D’abord les jeans Chevignon et Chipie, les Palladium. Puis le Levi’s 501, le pull Benetton, les Timberland. Après il y a eu les pantalons Cimarron. Évidemment, je n’avais jamais la panoplie complète, alors que j’en mourais d’envie.
Tu peux nous décrire ton look de l’époque ?
À la fin des primaires, ma mère me faisait une espèce de "banane" au-dessus du front, avec des pinces en plastique rouge. À mon avis, je devais être drôlement sexy. En secondaire, je relevais mes cheveux, en laissant une longue mèche à l’avant, que j’assortissais à une tresse ultra-fine, pour avoir l’air vaguement spéciale, à défaut d’être à la mode. J’avais des colliers Yin et Yang ou Peace and Love achetés à la Galerie Agora, une ou deux bagues tête de mort, et je faisais des trous dans mes pulls Benetton pour être tellement cool.
PS : J’avais fait un dessin de la classe, en 2e secondaire. (Je dessinais tout le temps, y compris pendant les cours.) On me reconnaît très bien en haut à gauche, c’est moi qui dis "ouaha ha", vous voyez ?
► Salut les Copions, du lundi au vendredi, de 16 à 17 heures sur la Première avec Walid.