Quelles sont les personnalités qui nous ont quittés en 2021 : voici les décès marquants de cette année dans le monde

Les disparus de 2021

© RTBF

De Philip d’Angleterre et Bernard Tapie à Jean-Paul Belmondo et Patrick Juvet, de Frederik de Klerk à Desmond Tutu en passant par Charlie Watts et Pierre Rabhi, voici les personnalités les plus marquantes qui ont quitté la scène internationale ces douze derniers mois.

Desmond Tutu
Desmond Tutu © AFP / ANP / ILVY NJIOKIKTJIEN

Un prince et des grands formats de la politique africaine et américaine

L’archevêque Desmond Tutu, conscience de l’Afrique du Sud, est décédé le 26 décembre à l’âge de 90 ans. C’était le dernier grand symbole de la lutte anti-apartheid. Outre son engagement contre toutes les injustices, son franc-parler reste dans les mémoires. C’était un homme d’église souriant, communicatif, un ami de Nelson Mandela.

Son combat contre l’apartheid, il le lance dès les années 70. Un combat non violent qui lui vaut le prix Nobel de la paix en 1984. Des années de dénonciation des violences qu’endure la population noire sud-africaine. En 1986, il sera le premier chef noir de l’Eglise anglicane de toute l’Afrique australe, avec une aura qu’il utilise aussi dans des campagnes contre le sida, en faisant la promotion des préservatifs, une autorité qui fera de lui le président de la commission vérité et réconciliation après la fin de l’apartheid et une voix critique jusqu’à la fin de sa vie, aussi envers les dérives des nouveaux dirigeants de son pays.

F.W. de Klerk

L’Afrique du Sud a aussi perdu Frederik Willem de Klerk, son dernier président blanc mort le 11 novembre à l’âge de 85 ans. Il avait libéré le héros de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela et partagé avec lui le prix Nobel de la paix en 1993.

Il a joué un rôle central dans la transition d’un régime d’apartheid où la minorité blanche avait le pouvoir vers des élections démocratiques et le gouvernement du Congrès national africain de Nelson Mandela. Frederik de Klerk fut également le vice-président de Mandela.

Prince Philip
Prince Philip © Niklas HALLE&#39 ; N / AFP

Le prince Philip d’Angleterre s’est éteint en avril à l’âge de 99 ans. C’était l’époux de la reine Elizabeth II. Ils s’étaient mariés en 1947, le couple a eu quatre enfants : Charles, Anne, Andrew et Edward.

Philip est né à Corfou en Grèce et est d’origine danoise. Il a anglicisé son nom allemand de Battenberg en Mountbatten après la Deuxième guerre mondiale au cours de laquelle il servit dans la Royal Navy. Il tenait surtout un rôle honorifique aux côtés de la reine, mais s’était distingué par des déclarations pas toujours politiquement correctes.

Le président George W. Bush entouré de Colin Powell (g.) et de Donald Rumsfeld (d.)

Aux Etats-Unis, deux piliers du gouvernement de George W. Bush ont disparu cette année : Donald Rumsfeld et Colin Powell.

Donald Rumsfeld est mort le 29 juin à l’âge de 88 ans : cet homme d’affaires devenu homme politique républicain était conseiller de Richard Nixon, secrétaire à la Défense entre 1975 et 1977 sous le président Gerald Ford puis entre 2001 et 2006 dans l’administration du président George W. Bush. Il a supervisé la réponse du Pentagone aux attaques terroristes du 11 septembre 2001. C’était alors un des principaux propagandistes de la guerre d’Irak en 2001 et de l’invasion de l’Afghanistan en 2003. Il a aussi été à la tête de grandes entreprises, comme le groupe pharmaceutique G.D. Searle (devenu Pfizer), la General Instrument et Gilead Sciences.

Colin Powell, secrétaire d’État sous George W. Bush, est décédé du Covid-19 en octobre. Fils d’immigrés jamaïcains, Colin Powell a été le premier Afro-Américain à occuper le poste de chef d’état-major des armées, avant de devenir chef de la diplomatie américaine. Il a reconnu que son discours controversé sur les armes de destructions massives détenues par Saddam Hussein en février 2003 à l’ONU pour justifier l’invasion de l’Irak était une erreur. Républicain modéré, il a ensuite soutenu Obama et Biden.

Bernard Tapie
Bernard Tapie © AFP
Bernard Tapie

Ministre, homme d’affaires, président de club de foot, chanteur, auteur, présentateur, acteur, pilote, excentrique : rares sont les rôles que Bernard Tapie a zappés dans ses 78 années bien remplies.

Bernard Tapie a connu les hauts et les bas, la gloire et la prison. L’homme qui achète tout ce qui est à vendre, d’Adidas à l’OM, a aussi affronté Jean-Marie Le Pen. Il a perdu une longue lutte contre le cancer à l’âge de 78 ans.

Abdelaziz Bouteflika

L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika est décédé en septembre à l’âge de 84 ans. Quasi invisible depuis un AVC en 2013, il avait été chassé du pouvoir en 2019 après des manifestations massives contre sa volonté de briguer un nouveau mandat.

Laurent Monsengwo

En Afrique, les autres décès de personnalités à retenir sont ceux de l’ex-président tchadien Hissène Habré, en détention au Sénégal où il avait été condamné à la prison à vie en 2016 pour crimes contre l’humanité, de Laurent Monsengwo, influent archevêque congolais et du président tchadien Idriss Déby, qui était au pouvoir depuis 30 ans et partenaire clé des Occidentaux dans la lutte contre les jihadistes au Sahel, des suites de blessures subies au front contre des rebelles.

Autre mort violente en Afrique, celle à 43 ans de l’ambassadeur italien Luca Attanasio tombé dans l’attaque d’un convoi du Programme alimentaire mondial dans l’est du Congo en février.

Des légendes du cinéma et du rock

Jean-Paul Belmondo
Jean-Paul Belmondo © AFP

Jean-Paul Belmondo, légende du cinéma français, a disparu le 6 septembre à l’âge de 88 ans. Boxeur, cascadeur, gouailleur, acteur infatigable, il avait percé dans "À bout de souffle" (1960), de Jean-Luc Godard, le début symbolique de la nouvelle vague, avant de s’imposer comme l’une des plus grandes stars du cinéma français des années 60, 70 et 80 comme acteur populaire mais aussi avec les plus grands réalisateurs français, Resnais, Malle, Verneuil, Truffaut : "Pierrot le fou", "L’homme de Rio", "L’as des as", "Le cerveau", "Le professionnel", "Le guignolo", "Flic ou voyou", "Itinéraire d’un enfant gâté", "Un singe en hiver", "Le Magnifique", la liste est sans fin…

Jean-Pierre Bacri

Jean-Pierre Bacri est sans doute l’autre acteur clé du cinéma français à tirer sa révérence en cette année 2021 : acteur, scénariste et réalisateur, l’éternel râleur du cinéma français est décédé du cancer à l’âge de 69 ans. Il s’était imposé grâce au duo qu’il formait avec sa comparse de toujours, et ancienne partenaire à la ville, Agnès Jaoui avec laquelle il a signé neuf films, entre 1992 et 2018 dont "Cuisine et dépendances", comédie sur la bonne bourgeoisie parisienne, puis "Un air de famille", adaptés de leurs propres pièces. Il avait tourné avec Claude Berri ou Alain Chabat et Alain Resnais pour qui il écrit avec Jaoui deux de ses plus grands succès : "Smoking/NoSmoking" (1993) et la comédie musicale "On connaît la chanson" (1997) pour laquelle Bacri remporte son unique César, celui du meilleur second rôle.

Autres décès dans le cinéma en 2021, ceux d’Yves Rénier, interprète du commissaire Moulin, de l’actrice américaine oscarisée Olympia Dukakis, de Tanya Roberts, James Bond girl et Drôle de dame, de Cicely Tyson, exemple pour deux générations d’actrices afro-américaines et engagée dans la lutte contre le racisme, de la britannique Helen McCrory ("Harry Potter", "Peaky Blinders"), de Catherine Rich, de Nathalie Delon et de Bertrand Tavernier, auteur de "L’horloger de Saint Paul", Un dimanche à la campagne", "La vie et rien d’autre"…

Enfin le monde du cinéma était sous le choc en octobre, lors de la mort de la cinéaste et directrice photo Halyna Hutchins, tuée sur le tournage d’un western par un coup de revolver tiré par l’acteur Alec Baldwin lors d’une répétition.

Patrick Juvet

Zorba, Wall of Sound et la Musica

Le monde de la chanson est aussi en deuil avec la disparition de Patrick Juvet : l’interprète suisse de "La Musica", "Où sont les femmes ?" et "I love America" est décédé d’une crise cardiaque le 1er avril. Sa popularité des années 70 de chanteur à minettes surfant sur la vague disco a été suivie de longs passages à vide entrecoupés de tentatives de come-back avec des apparitions en boîte de nuit et des tournées nostalgiques.

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La musique a aussi perdu l’immense compositeur grec Mikis Theodorakis auteur du sirtaki de "Zorba le Grec", la chanteuse italienne Raffaela Carra, icône gay et star de la télé dans son pays et en Espagne, le pianiste de jazz Chick Corea, le créateur d'"Emilie Jolie", Philippe Chatel, le bassiste de ZZ Top Dusty Hill, le producteur américain Phil Spector, décédé en prison et indissociable de son "Wall of Sound", responsable des succès des Ronettes, et de Ike et Tina Turner mais aussi aux manettes pour les Beatles et les Ramones, et enfin du légendaire joueur de doudouk Djivan Gasparyan, doyen de la musique arménienne.

Mauvaise année pour le reggae avec la disparition du chanteur et producteur jamaïcain Lee Scratch Perry, pionnier du reggae et du dub, appelé "The Upsetter" qui a fait le son pour Bob Marley, The Clash ou les Beastie Boys, et d’autres monuments du reggae comme Robbie Shakespeare et Bunny Wailer, sans oublier le chanteur français de reggae Tonton David ("Chacun sa route"), mort d’un AVC à 53 ans.

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Charlie Watts
Charlie Watts © dpa

Le batteur des Rolling Stones est le grand disparu du rock en 2021 : Charlie Watts a succombé cet été à l’âge de 80 ans. Son style sobre et retenu, en contraste avec les prestations vocales flamboyantes de Jagger ou les guitares nerveuses de Richards, reste unique. Loin des frasques rock’n’roll de ses comparses, de l’alcool, de la drogue et des groupies, c’était un gentleman, l’homme calme de la bande. Les Stones continuent sans celui qui n’avait manqué aucun concert depuis ses débuts dans le groupe en janvier 1963.

Jean Graton

D’autres grands noms de la culture et des arts nous ont quittés cette année : les français Patrick Dupond, danseur étoile à l’âge de 61 ans, Jean Graton, créateur de Michel Vaillant, les américaines Joan Didion, auteure et journaliste californienne, bell hooks, auteure et militante afro-féministe (au nom de plume volontairement sans majuscule) et l’écrivaine nord-irlandaise Lucinda Riley.

Des patrons de TF1 et de Hustler, un cosmonaute et un escroc

Le monde de la télévision perd Etienne Mougeotte, journaliste et ancien patron de TF1 et du Figaro, actionnaire de Valeurs actuelles, Larry King, animateur sur CNN et journaliste américain indissociable de ses bretelles et de son mug, ou encore Grichka Bogdanoff, frère jumeau d’Igor et symbole d’au moins deux périodes : celle de la gloire dans les années 80 avec leur émission de vulgarisation scientifique "Temps X" et des controverses, des ennuis judiciaires et des railleries, pour finalement succomber fin décembre, non vacciné, du covid.

Citons enfin ces dernières disparitions marquantes dans leur domaine respectif : Larry Flint, magnat du porno américain, fondateur du magazine Hustler et défenseur du Premier amendement, l’humoriste Jean-Yves Lafesse, Pierre Rabhi, figure de l’agroécologie en France, Michael Collins, astronaute américain de la mission Apollo 11, celui qui n’a pas mis le pied sur la Lune, John McAfee, créateur d’antivirus informatique et gourou des cryptomonnaies, suicidé dans sa prison espagnole, Bernard Madoff, célèbre maître-escroc américain, également décédé en prison (sa peine s’élevait à 150 ans) et le tueur en série français Michel Fourniret surnommé "l’Ogre des Ardennes".

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