Penny Mordaunt dérange. Elle ne sort pas du moule traditionnel d’où sont généralement issus les leaders du parti conservateur. Elle n’a pas fréquenté Oxford ou Cambridge mais elle a étudié la philosophie à l’Université de Reading, nettement moins prestigieuse.
Pour payer sa scolarité, elle a dû multiplier les petits boulots, travailler à l’usine ou devenir l’assistante d’un magicien… Et c’est dans le domaine des relations publiques, pas vraiment au goût de l’establishment, qu’elle a commencé sa vie professionnelle. D’abord au sein du parti conservateur, puis pour la campagne du président américain George W. Bush.
Une fois élue députée (en 2010), elle n’hésite pas à s’affranchir des codes traditionnels de la politique en participant à un concours de plongeon pour une émission de télévision.
Mais c’est surtout lors de la campagne du Brexit qu’elle s’est illustrée. Farouche eurosceptique, Penny Mordaunt a activement participé à la campagne référendaire de 2016 pour que le Royaume Uni quitte l’Union européenne. Devenue membre du cabinet de Theresa May, elle s’est aussi violemment opposée à l’accord négocié par l’ancienne Première Ministre avec l’Union européenne qui prévoyait alors que le Royaume Uni reste au sein de l’Union douanière.
Cette personnalité directe, cette fidélité à ses idées, auxquelles s’ajoute une solide fibre patriotique (son père était parachutiste et elle est elle-même réserviste de la Royal Navy) semblent parler à la base du parti mais pas encore à l’ensemble des électeurs. Un récent sondage a montré que seul un Britannique sur 10 est capable de la nommer en voyant son visage. Un déficit de notoriété que Penny Mordaunt devra combler lors des prochains débats télévisés qui vont être organisés lors de la campagne.
Le résultat des courses sera connu le 5 septembre prochain.