Les historiens savent peu de choses sur l’œuvre de Vermeer. Alors que le Rijksmuseum d’Amsterdam s’apprête à lui consacrer une gigantesque rétrospective, des conservateurs du musée affirment que le principal mécène du peintre hollandais était une femme. Et non un homme, comme on l’a longtemps pensé.
La patronne des arts en question serait Maria de Knuijt, l’épouse de Pieter van Ruijven. Les spécialistes de l’histoire de l’art ont longtemps pensé que ce riche citoyen de Delft avait contribué au succès de Vermeer en lui achetant une grande partie de son œuvre. Ils pensent désormais que son épouse, Maria, a joué un rôle plus important que lui dans la carrière du plus célèbre représentant du Siècle d’or hollandais (avec Rembrandt), d’après The Art Newspaper.
Le conservateur Pieter Roelofs écrit dans le catalogue de l’exposition "Vermeer" du Rijksmuseum, qu’a pu consulter le magazine spécialisé, que Maria de Knuijt était une proche voisine de l’artiste. Elle aurait commencé à collectionner ses toiles vers 1657, époque durant laquelle Vermeer se détourne des scènes religieuses et mythologiques au profit de celles d’intérieur bourgeois. Dans la société néerlandaise du XVIIe siècle, les femmes étaient essentiellement cantonnées à un rôle de maîtresse de maison. Ils étaient de leur devoir de prendre soin de leur intérieur en le meublant et le décorant avec les tableaux de leur choix. "Tout indique que De Knuijt était bel et bien la collectionneuse des tableaux [de Vermeer]", souligne Pieter Roelofs dans le catalogue de l’exposition.
Maria de Knuijt aurait acquis au moins 20 des quelque 37 tableaux connus de l’artiste, dont des icônes mondiales comme "La Laitière" et "La Jeune Fille à la perle". Quatorze d’entre eux ont été réunis dans la grande rétrospective du Rijksmuseum, qui ouvre ses portes le 10 février. Il s’agit de "la plus importante exposition Vermeer jamais présentée", à en croire le musée. Ce dernier indique d’ores et déjà avoir pré-vendu plus de 200.000 billets et avoir instauré des jauges strictes pour garantir le confort de visite des amateurs d’art désireux d’en savoir plus sur le mystère Vermeer.