Cette "révolution silver", comme on pourrait la nommer, coïncide avec une amorce de déconstruction de certains clichés associés à la ménopause, à commencer par celui qui voudrait qu’une femme soit désirable tant qu’elle est en capacité de faire des enfants. Certains stéréotypes ont la vie dure mais la libération de la parole dans les médias et sur les réseaux sociaux, combinée aux mutations du modèle familial, contribue à libérer les quinquas de ces carcans. Il suffit d’observer les titres de la presse féminine pour voir les prémices de ces changements… On y parle libido, rencontres amoureuses ou sexuelles et épanouissement personnel, des sujets inenvisageables pour les quinquas il y a quelques années.
"Il y a déjà eu des évolutions sur la question du corps féminin, sur les règles ou la maternité. L’heure est désormais venue pour les quinquas de lancer cette révolution de la ménopause", souligne Mélissa Petit, docteure en sociologie, spécialiste des seniors et des enjeux du vieillissement, et fondatrice du cabinet d’étude et de conseil Mixing Générations.
"C’est une génération qui ose parler, qui affirme vouloir une vie différente et ne plus supporter les oppressions de la société."
Mais cela peut-il suffire ? Pour replacer la quinqua là où elle aurait toujours dû être, il apparaît également indispensable de tordre le cou à cette quête perpétuelle de la jeunesse éternelle. "La vieillesse des femmes est encore trop largement synonyme de laideur et de laisser-aller. C’est l’illustration de l’obsession de notre société pour le jeunisme, pour les corps de moins de 30 ans (…). Nos pays vieillissent à toute allure, nous sommes des sociétés de vieux qui ne s’assument pas et refusent de se voir telles qu’elles sont vraiment", explique la journaliste et romancière Marie Charrel, auteure de l’essai "Qui a Peur des Vieilles ?".