Psychologie

Quinquapower : leur pouvoir d'achat contribue à faire bouger les choses

© monkeybusinessimages

Premiers reflets des changements sociétaux, la mode, le cinéma et les séries s’attellent, bien que parfois maladroitement, à déconstruire les clichés autour de l’âge.

La fiction met en avant des femmes puissantes

Exit les quinquas retraitées qui attendent, avec un gâteau et un pull fraîchement tricoté, l’arrivée des enfants prodiges lors du traditionnel repas de famille. Ce sont désormais elles, puissantes, libres et sexy (parfois même les trois) qui mènent la danse.

On peut évoquer les exemples de Viola Davis, avocate renommée dans "Murder", de Sandra Oh, agent du MI-5 dans "Killing Eve", de Gillian Anderson, thérapeute et sexologue dont la grossesse tardive a fait couler beaucoup d’encre dans "Sex Education" ou de Philippine Leroy-Beaulieu, boss sexy et puissante qui relègue presque "Emily in Paris" au rôle de figurante. Les exemples se multiplient dans les fictions pour lutter contre l’âgisme et l’invisibilité, voire l’absence totale de rôles.

Une belle revanche pour les actrices et les femmes ringardisées, asexuées, voire mises au placard la quarantaine passée. Et il n’est pas question de les rajeunir ou de nier certaines des problématiques rencontrées autour de la cinquantaine, comme en témoigne "Désordres", qui suit le quotidien de Florence Foresti, mère célibataire angoissée.

"Etre enfin soi"

Les fictions sont renforcées par des rôles modèles réels. Non moins puissantes et inspirantes, journalistes, cheffes d’entreprise et (auto)entrepreneures, pour ne citer qu’elles, se multiplient aussi ces dernières années pour témoigner de l’envie et du besoin des quinquas de grimper les échelons, rester actives et se renouveler. Michelle Obama ne cesse de le clamer à travers la tournée promotionnelle de son livre "Cette lumière en nous", qui contribue à tordre le cou à de nombreux clichés.

Ces modèles rappellent aux marques que ce sont elles, les "vieilles", qui ont le porte-monnaie.

Un pouvoir d’achat conséquent qui n’est pas sans lien avec cette mise en lumière progressive.

Ces rôles modèles, à travers leurs actions et leurs discours, contribuent à leur niveau à sortir les quinquagénaires de l’invisibilité et participent également - et surtout - à montrer des exemples de femmes fortes, puissantes, actives, créatives et libres, aux générations les plus jeunes. De quoi leur permettre de se construire et vieillir sans crainte de tomber aux oubliettes.

"Il faut montrer la place que les femmes de plus de cinquante ans occupent réellement dans la société : sans elles, tout s’écroule. Beaucoup d’entre elles (sans faire de généralités, bien sûr) racontent qu’elles se sentent mieux dans leur peau qu’à 20 ans, plus sûres d’elles, de ce dont elles sont capables, de ce qu’elles veulent, y compris dans les relations intimes. Elles se disent souvent plus libres aussi (…). Cette liberté, ce sentiment d’être enfin soi : voilà ce dont il faut parler ! Notamment aux jeunes femmes. C’est bien plus fort et plus intéressant que les histoires de rides", précise Marie Charrel, auteure de l’essai "Qui a Peur des Vieilles ?".

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