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Rachat de Rovio et Angry Birds : Sega à la conquête du jeu mobile ?

Sega a racheté le studio finlandais Rovio, connu pour être derrière le jeu Angry Birds. Cela qui pourrait indiquer un nouvel intérêt pour le marché du jeu mobile de la part du géant japonais.

© LightRocket, GettyImages

Par AFP, édité par Samuel Camus via

Ça y est, Sonic le hérisson croque les Angry Birds pour la bagatelle de 700 millions d’euros : le japonais Sega a annoncé lundi lancer une offre amicale de rachat du finlandais Rovio, connu pour la franchise à succès des volatiles tirés comme des projectiles. Le signe d’un intérêt pour le marché des jeux mobiles de la part de Sega ?

De moins en moins de studios indépendants

Après le rachat de Supercell (Clash of Clans, Hay Day…) par des entreprises japonaises puis par le Chinois Tencent en 2016, cette acquisition marque la fin de l’indépendance des fleurons finlandais du jeu vidéo mobile.

Créée en 2003 par trois étudiants en informatique à Helsinki, la petite société finlandaise avait été propulsée à la notoriété mondiale en lançant Angry Birds six ans plus tard. Depuis le succès planétaire d’Angry Birds au tournant des années 2010, Rovio était resté très dépendant de sa licence faute d’avoir réussi à signer un nouveau jeu phare.

Début de semaine, les premières rumeurs d’un rachat par Sega ont fait surface, notamment grâce à un article publié par le Wall Street Journal.

Sa croissance avait plafonné ces dernières années, malgré une suite donnée à son jeu vidéo et des déclinaisons au cinéma, et même en parc d’attractions et livres jeunesse. Ainsi qu’une introduction en Bourse en 2017.

Le studio ira jusqu’à retirer le premier jeu Angry Birds des plateformes à cause de "son impact sur leur panel de jeux". En effet le modèle économique des jeux mobiles en 2010 était bien moins "prédateur" envers les utilisateurs que les jeux récents, et donc bien moins rentable pour les éditeurs. Lorsque Rovio décide de sortir son Rovio Classics : Angry Birds, un remake du premier opus, le studio ne se doute pas qu’il s’apprête à rendre tous ses autres titres bien moins attrayants.

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L’offre de Sega, qui représente une prime de 19% par rapport au cours de clôture de l’action Rovio vendredi, s’inscrit dans le cadre de "l’objectif de long terme" de la célèbre marque japonaise de se développer dans le jeu vidéo sur mobile, ont expliqué les deux entreprises dans un communiqué commun.

Un rachat gagnant-gagnant ?

Rovio, qui emploie environ 500 personnes, a recommandé aux actionnaires d’accepter l’offre de 9,25 euros par action.

"Combiner les forces de Rovio et de Sega représente un avenir incroyablement excitant", a commenté le patron canadien du groupe finlandais, Alexandre Pelletier-Normand, en poste depuis deux ans. Vers 09h30 GMT à la Bourse d’Helsinki, le titre Rovio bondissait de 17,8%, à 9,16 euros, même si la capacité du finlandais à rééditer un succès mondial semble toutefois incertaine aux yeux des analystes.

Déclic et des claques

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Rovio a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires modeste de 317,7 millions d’euros, pour un bénéfice net d’environ 31 millions. Sega, qui compte mener l’acquisition entre début mai et juillet, entend finaliser le rachat au cours du troisième trimestre.

Grand acteur du jeu vidéo dans les années 1980 et 1990 avec ses consoles Mega Drive, le japonais est connu pour son célèbre personnage de Sonic, hérisson bleu rapide comme l’éclair. Mais la firme a ensuite sérieusement décliné, ayant échoué à imposer ses consoles face à Nintendo et son Super Mario, ainsi que Sony et ses Playstations.

Rovio pourrait faire du bien à Sega

Au-delà de la création de jeux vidéo, le groupe – qui s’appelle Sega Sammy Holdings depuis 2004 – est aussi très présent dans les jeux d’arcade et les machines de pachinko (croisement entre flipper et machine à sous) au Japon, un domaine d’activité dont le déclin s’est néanmoins accéléré ces dernières années à cause de la pandémie de Covid-19.

Les jeux sur smartphones sont donc perçus comme une planche de salut par le groupe, qui a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires annuel de 381,5 milliards de yens (environ 2,6 milliards d’euros), pour un bénéfice net de 31,5 milliards de yens (214 millions d’euros).

Avec Rovio, Sega met aussi la main sur la plateforme pour jeux sur mobiles du finlandais, Beacon, l’autre actif principal de Rovio.

La Finlande conserve toutefois un éditeur indépendant de jeux vidéo de taille significative, avec le spécialiste de jeux pour consoles Remedy Entertainment et la franchise Alan Wake.

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