Aucun plan de restructuration n'est à l'ordre du jour après le rachat pour 250 millions d'euros de RTL Belgium à RTL Group par DPG Media et Rossel, a affirmé lundi, auprès de l'agence Belga, Philippe Delusinne, CEO de la filiale belge. A ses yeux, la pluralité des médias en Belgique sera en outre renforcée par cette opération, et non pas affectée.
Le patron de RTL Belgium s'est dit ravi par le choix des deux repreneurs, pointant leur ancrage belge et les relations déjà existantes entre les différents partenaires. Il compte pouvoir s'appuyer sur leur expertise et la cumuler pour faire face aux défis importants qui attendent le secteur, en particulier "face à une concurrence de plus en plus multiple et internationale".
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Le premier et le plus important de ces défis sera la transformation digitale de la filiale belge de RTL Group. "Nous allons voir comment elle s'est faite chez DPG, comment elle se fait chez Rossel et comment on peut gérer demain, et mieux qu'avant, les datas et faire de notre média de masse traditionnel un média beaucoup plus au goût du jour et qui rentre de plein pied dans cette transformation digitale", explique Philippe Delusinne.
La création de ce "champion national et local" que sera le RTL Belgium de demain est une "façon pour nous de continuer à exister face aux géants américains et autres qui aujourd'hui phagocytent le marché et nous mettront en difficulté si on n'unit pas nos forces pour être les meilleurs aussi", soutient le CEO.
A ses yeux, une telle intégration est ainsi inévitable et est encore renforcée par la situation particulière du paysage médiatique en Belgique francophone, un petit marché de 4,5 millions de personnes. Le patron évoque la concurrence locale de la RTBF, "qui est une vraie société commerciale qui vend du AB3, du NRJ, qui fait plus de publicité sur Vivacité que nous sur Bel RTL et qui n'a pas les mêmes règles que nous".
Des synergies sont certainement attendues entre les trois groupes. Mais il est encore trop tôt pour dire dans quelles mesures, l'accord de rachat venant à peine d'avoir été signé, insiste Philippe Delusinne. Mais les idées sont nombreuses, laisse déjà entendre celui qui est âgé de 64 ans et qui entend piloter cette période de transition, ne se voyant pas quitter le bateau dans les prochains mois.
Ces synergies ne veulent en tous cas pas dire restructuration, souligne-t-il. "Il n'est pas question d'avoir besoin d'un plan. Nous étions rentables l'année dernière dans l'une des pires circonstances et sommes sur les bases d'une belle année 2021. Il n'y a pas de crainte à avoir", dit-il à l'attention de son personnel, qu'il a déjà pu rassurer lors d'un conseil d'entreprise lundi matin.