Musique

"Raï is not dead" : une série-docu sur la fougueuse histoire d’un genre musical trop peu connu

“Raï is not dead” : une série-docu sur la fougueuse histoire d’un genre musical trop peu connu

© Capture d’écran Youtube "Raï Is Not Dead | Série documentaire | ARTE"

En collaboration avec Arte, le DJ Hadj Sameer, collectionneur et digger, part en quête de "l’arche perdue" du raï de son enfance, avec l’objectif de réaliser une mixtape. A travers la série documentaire de 6 épisodes “Rai is not dead”, Hadj parcourt les différentes époques et références du genre musical.

L’apogée et la chute du raï

Quel genre musical peut prétendre être passé, en l’espace de cinquante ans, d’un cabaret caché d’Oran (Algérie) à la mi-temps du Super Bowl ? Née en Algérie au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la vague raï s’est propagée des cabarets de l’ouest algérien aux boutiques de cassettes de Barbès à Paris, avant de déferler sur le monde à la fin des années 1980.

De l’électrisant Ya Zina de Raina Rai à l’iconique Didi de Cheb Khaled, jusqu’à 1, 2, 3 soleils (Taha, Faudel, Khaled), iconique tube de l’année 1998, retours sur la naissance d’un genre musical qui connaît un rapide essor planétaire.

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La guerre civile en Algérie

A partir de 1991, et comme le dit Hadj Sameer, "les retours au bled étaient plus compliqués". A cette époque débute une période sombre de l’Algérie avec une crise politique, économique et sociale, menant à une guerre civile. Durant plusieurs années, nombreux sont les artistes, intellectuels et créateurs qui sont opprimés par le régime conservateur.

Une décennie d’obscurantisme où le raï est condamné par les intégristes. Cheb Mami, Cheb Khaled et toutes les autres (jeunes) figures de proue du courant s’exilent alors en France pour débuter une série de concerts dans l’hexagone, mais aussi à l’internationale. Point d’orgue du raï en France, le concert ultra-sold out à Paris Bercy de 1,2,3 Soleil avec Khaled, Mami ou encore Faudel.

11 septembre 2001, fracture et essoufflement

Après cette montée paraissant sans limite, les premières frontières s’installent. Fracture générationnelle et d’immigration, fracture médiatique, fracture de mode, les raisons sont nombreuses à l’essoufflement que connaît le raï au début des années 2000. L’attentat sur les Twin Towers le 9 septembre 2021 enterre alors un amalgame culturel entre intégrisme et culture arabe. Le raï, inclus dans ce melting-pot culturel, n’échappe pas à cette scission. Malgré ses berceaux français situés à Barbès ou encore dans la banlieue parisienne à Bobigny, véritable lieu de lancement du raï pour le grand public dans les années 80 lors d’un concert en plein air, le désamour est là.

Sans trop en dévoiler, "Raï is not dead" trace et retrace les allées et venues du genre musical. Si dansant, le raï est probablement une des musiques la plus communicative et pourtant, si peu connue, dans le fond, en Occident. Intrinsèquement lié à l’histoire du Maghreb mais particulièrement à l’Algérie, le raï est pourtant un vrai lien entre les cultures.

"Raï is not dead" est en accès libre sur le site d’Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/105450-001-A/rai-is-not-dead-1-6/

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