Le Liégeois Raoul Hedebouw, figure bien connue du paysage politique et médiatique francophone, a été élu dimanche à la présidence du Parti du Travail de Belgique (PTB, PVDA en néerlandais). Unique candidat à cette élection, il a récolté 94,1% des voix, lors d'un congrès statutaire du parti.
L'évènement de clôture de ce "Congrès de l'Unité" était organisé à Bruxelles, mais s'est finalement tenu de manière essentiellement virtuelle, pour cause de Covid. Les 883 délégués des groupes locaux du parti étaient invités à voter.
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Raoul Hedebouw, 44 ans, est actuellement porte-parole national du parti unitaire, et chef de groupe PTB-PVDA à la Chambre. Il succèdera le 1er janvier prochain à Peter Mertens, qui a présidé le parti ces 13 dernières années et l'a fait passer d'un petit poucet à un acteur en vue du débat politique, à tout le moins dans le sud du pays.
Élu à la Chambre depuis 2014
Raoul Hedebouw était entré à la Chambre en 2014, l'un des deux élus du parti à cette assemblée, aux côtés de Marco Van Hees. Les vidéos des interventions de ce parfait bilingue, largement diffusées par le parti d'extrême gauche sur les réseaux sociaux, connaissent ensuite un franc succès et assoient sa notoriété au sud du pays. En 2019, il a été réélu à la Chambre, dans un groupe qui compte cette fois 12 députés dans l'assemblée.
Peter Mertens deviendra secrétaire général
Peter Mertens va quant à lui devenir secrétaire général du PTB en janvier prochain.
S'exprimant sur scène lors de l'évènement de clôture du congrès, celui qui est sociologue de formation restera bien dans l'équipe de direction du parti marxiste: "Il y a encore beaucoup de défis devant nous, la crise écologique, les séparatistes qui veulent déchirer le pays, la nouvelle guerre froide... Je pense qu'il faut pouvoir travailler sur la stratégie, des questions difficiles. J'espère contribuer à ce travail dans les années à venir".
C'est bien une équipe qui restera à la tête du parti, a confirmé Raoul Hedebouw quelques minutes plus tard. "Comme nouveau président, je serai avant tout le visage d'une équipe forte et unie. Un doigt de la main n'est rien, un poing fermé est tout."
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Le parti "vient de loin", a admis Peter Mertens, qui se réjouit qu'il soit "aujourd'hui l'une des forces les plus dynamiques de la gauche européenne".
Selon la formation politique elle-même, le PTB comptait 800 membres en 2003 pour 24.000 aujourd'hui. Il est présent dans les assemblées parlementaires de toutes les Régions, mais surtout côté francophone (10 élus au Parlement wallon, 11 à Bruxelles dont 10 sous le rôle linguistique français, 4 élus en Flandre).
Partout, il est dans l'opposition, et ni Peter Mertens ni Raoul Hedebouw n'ont laissé entendre dimanche comment le parti compte gérer sa popularité grandissante sur le plan de la participation au pouvoir.
Le congrès de dimanche ponctue une année de réunions de commissions avec les délégués, qui ont abouti aux nouvelles orientations du parti rassemblées sous le titre "Parti de la classe travailleuse. Parti de la jeunesse. Parti du socialisme".