Raymond Devos, l’amoureux des mots "qui ne faisait pas son âge", aurait eu 100 ans ce 9 novembre

Le jeune Raymond doit aider sa famille en contribuant aux charges. Il se voit donc contraint d’arrêter rapidement l’école mais il rêve d’être artiste.

Alors qu’il travaille, il suivra ses premiers cours de théâtre et de musique puis intégrera de petites compagnies de comédiens. Quelques années plus tard, il fera une école de mime à Paris, avant que sa carrière décolle.

Raymond Devos sera étudié dans les écoles. Une consécration pour celui qui a dû la quitter rapidement. "C’est aussi une grande angoisse. Parce que les enfants vont se pencher sur ce que vous avez écrit, l’analyser et vous juger. Quand on prend La Fontaine, ses fables sont de petits chefs-d’œuvre. Mais, quelques fois, quand les enfants sont obligés de les apprendre, ils pestent. Donc c’est une responsabilité mais c’est un grand honneur."

"Comment voulez-vous ne pas l’être ?" Malgré son succès et son bonheur de vivre de sa passion, "on a pour métier de déclencher des rires et, le rire, c’est spontané donc on ne peut pas tricher. On ne peut pas fabriquer des rires. On dit des choses pour distraire les gens. S’ils rient, c’est réussi. Si pas, c’est raté."

Le secret de sa longévité, "c’est le fait de jouer, le phénomène scénique qui vous maintient jeune. Toutes les heures passées sur scène, où on n’est plus dans le réel, on est dans l’imaginaire, ça ne compte pas. C’est pour ça que moi qui joue très souvent, je ne fais pas mon âge" confiait-il, sourire en coin.

J’admets la mort.

Dans l’émission "Studio 5" en 1967, Raymond Devos donnera son sentiment par rapport à la mort, confiant redouter davantage la mort des choses que la sienne et celle des gens. "La mort est inéluctable, je sais bien qu’au bout d’un moment il y a le vieillissement et puis il y a la mort. C’est quelque chose de normal pour moi. Je suis beaucoup plus sensible à certaines choses qui disparaissent et à la souffrance. J’admets la mort, je ne comprends pas la souffrance."

En 2003, le prix Raymond Devos de la langue française est créé par le ministère français de la culture. Il récompense chaque année un artiste "dont l’œuvre ou l’action contribue au progrès de la langue française, à son rayonnement et à sa promotion." Le prix Raymond Devos pour l’humour a notamment été décerné au jeune belge Felix Radu en 2016 ou encore à Guillaume Gallienne.

Aujourd’hui, de nombreux humoristes le considèrent encore comme une source d’inspiration.