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RDC : les glissements de terrain dans le Sud-Kivu font 411 morts, selon un bilan provisoire

Le focus: Alexandre MONNAN, coordinateur médical MSF au Sud-Kivu

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Par Africa Gordillo, Marie Van Cutsem & Agences

Au moins dix personnes sont mortes dans un nouveau glissement de terrain survenu après une forte pluie, la nuit de mardi à mercredi, dans une zone enclavée de l’est de la République démocratique du Congo. Il s’agit du village de Miringati, territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu.

La région de l’est de la RDC est secouée ces derniers jours par des catastrophes naturelles. Dans le territoire de Masisi, toujours dans le Nord-Kivu, une personne a été tuée et trois autres blessées à Rubaya dans l’éboulement de terrain survenu lundi dans ce site d’exploitation artisanale de minerais.

411 morts, un bilan provisoire

Dans la province voisine du Sud-Kivu, une semaine après la catastrophe de Kalehe, les sinistrés attendent toujours leur délocalisation. Le bilan provisoire est de 411 morts, des centaines de blessés et de disparus, mais ce qui les inquiète, c’est l’odeur nauséabonde et les traces de sang visibles à certains endroits boueux, certainement à cause des corps en putréfaction coincés sous les décombres.

La situation sanitaire inquiète la population ainsi que les nombreuses ONG présentes sur place comme Médecins Sans Frontières, d’autant que les lieux où se sont produits les glissements de terrain étaient "des endroits précaires" où se trouvaient des personnes déplacées fuyant le Nord-Kivu. Le coordinateur médical pour MSF au Sud-Kivu Alexandre Monnan redoute que le nombre de victimes soit plus important encore "parce qu’on peut trouver d’autres corps car les recherches continuent".

"L’accès aux zones sinistrées est difficile, précise encore Alexandre Monnan, parce qu’il faut faire le tour de la zone en bateau par moments. Cela dit, toutes les associations qui veulent porter secours sont les bienvenues malgré tout".

Enterrer dignement les victimes

Des membres du gouvernement congolais se sont rendus mardi à Nyamukubi et Bushushu, deux villages dévastés par les inondations au Sud-Kivu. Ils ont apporté des cercueils et de l’aide aux sinistrés.

Après le passage des eaux, des survivants avaient raconté à l’AFP des scènes apocalyptiques, de "fin du monde", avec des familles entières emportées et tous les biens disparus dans les eaux boueuses.

Des dizaines des corps avaient alors été emballés dans des couvertures et des draps puis enterrés dans des fosses communes par la Croix-Rouge.

Conduite par le ministre de la Solidarité nationale, Modeste Mutinga, la délégation gouvernementale a apporté des dizaines de cercueils et des vivres. Des gerbes de fleurs ont été déposées sur des tombes dans les deux villages.

"Ces cercueils arrivent en retard", a regretté Roger Nabusike, habitant de Nyamukubi, qui dit avoir perdu 42 membres de sa famille élargie. Deux cents familles sinistrées ont reçu chacune une somme de 1000 dollars, tandis qu’une enveloppe de 11.000 dollars a été remise aux hôpitaux qui prennent en charge les blessés, ont indiqué les autorités.

Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a de son côté estimé lundi à près de 3000 le nombre de familles sans abri.

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