L'est de la RDC est en proie depuis plus d'un quart de siècle aux violences de multiples groupes armés. La venue du pape François début juillet à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, est présentée par l'Eglise catholique comme "un signe de réconfort et de paix".
"C'est la première fois qu'il foule notre terre, c'est une bénédiction divine", veut croire Heri Byiringiro, un autre déplacé.
Le "mouvement du 23 mars"
Fin mars, dans la région de Rutshuru, le "Mouvement du 23 mars", une ancienne rébellion tutsi réapparue en fin d'année dernière, s'est emparé de plusieurs collines, dont les habitants se sont enfuis vers l'Ouganda tout proche et vers le centre du chef-lieu du territoire.
Les combats violents ont duré deux jours, se sont arrêtés une semaine et ont repris. Depuis quelques jours, c'est de nouveau l'accalmie, mais la tension est palpable, les militaires sont sur les dents.
Samedi, à environ 6 km de Rutshuru-centre, quelques fidèles catholiques ont fêté Pâques dans la chapelle du village de Rangira, assistant à la seule messe pascale organisée dans toute la paroisse de Jomba, très affectée par les combats.
Nous avons vécu le pire. Je priais, avec mon chapelet, pour que les bombes ne nous tombent pas dessus en brousse
Près du bâtiment de briques, un camp militaire a été installé, pour contrer l'avancée rebelle. Des camions remplis de soldats passent sur la route, des jeeps sont en patrouille.
"Nous remercions le Seigneur qui vient de permettre l'arrivée de notre curé. Nous pensions qu'il était mort", déclare Dusera Nyirangorengore, tout juste revenue de Rutshuru où elle s'était enfuie.
"Nous avons vécu le pire. Je priais, avec mon chapelet, pour que les bombes ne nous tombent pas dessus en brousse", raconte-t-elle.