Le président congolais Felix Tshisekedi a annoncé avoir décidé d'investir douze des quinze membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui sera chargée d'organiser les élections générales prévues fin 2023, en dépit des protestations de l'opposition et du risque d'éclatement de sa majorité parlementaire.
"Le processus s'est déroulé de manière régulière", a assuré M. Tshisekedi. Il a félicité le président de l'Assemblée nationale pour avoir "trouvé un compromis, à défaut d'un consensus".
La loi congolaise reconnaît à huit confessions religieuses la prérogative de proposer le président de la Céni. Il s'agissait de désigner le successeur de Corneille Nangaa Yebeluo, dont le mandat a expiré l'an dernier après avoir organisé les élections générales contestées du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC).
L'Assemblée nationale congolaise (la chambre basse du parlement de Kinshasa) a entériné samedi le choix de douze membres du bureau de la Céni présidé par Denis Kadima, malgré le veto de l'épiscopat catholique, qui l'accuse de "corruption" et de sa proximité présumée avec le camp présidentiel.
Trois postes réservés à l'opposition sont restés vacants. L'opposition dénonce le cafouillage avec lequel ces désignations ont eu lieu, dans le seul but de mettre en place une Céni aux ordres du pouvoir en place.
L'opposition politique, emmenée par le Front commun pour le Congo (FCC, la plateforme des élus demeurés fidèles à l'ex-président Kabila, et Martin Fayulu Madidi, qui se proclame comme étant le véritable vainqueur de la présidentielle de décembre 2018, ne se sont pas fait prier pour dénoncer cette nouvelle "supercherie" obtenue "à grand renfort de débauchages", comme le souligne La Libre Afrique.