Les premiers soldats ougandais de la force régionale est-africaine chargée de superviser le retrait des rebelles du M23 sont arrivés dans l’est de la République démocratique du Congo par le poste-frontière de Bunagana, occupé depuis juin dernier par la rébellion, a-t-on appris de source militaire et auprès de témoins.
Ce contingent s’ajoute aux soldats kényans et burundais de la force de l’EAC (Communauté des États d’Afrique de l’Est) déjà déployés dans la province du Nord-Kivu. Un contingent sud-soudanais est également prévu mais n’est pas encore arrivé en RDC.
"Les Ougandais viennent d’arriver chez nous à Bunagana, ils viennent de passer avec des chars, des véhicules… Ils sont très nombreux", a déclaré par téléphone à l’AFP une habitante de la ville, important carrefour commercial à la frontière entre la RDC et l’Ouganda.
Le commandant kényan de la force de l’EAC, le général Jeff Nyagah, parlant à la presse vendredi devant le gouvernorat du Nord-Kivu à Goma, la capitale provinciale, a précisé que ce contingent ougandais comptait 1000 hommes. "Ils sont entrés ce matin", a-t-il déclaré en swahili, précisant qu’ils devraient atteindre à terme un effectif de 2000 hommes.
La mission des soldats ougandais n’est pas de "combattre" le M23, a souligné jeudi soir dans un communiqué le président ougandais Yoweri Museveni, mais d’occuper, en tant que "force neutre", des "positions remises par le M23 à la force de l’EAC".
Le M23, rébellion majoritairement tutsi qui s’est emparée depuis un an de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, avec le soutien du Rwanda selon des experts de l’ONU, a annoncé son retrait de certaines localités, mais ces annonces ont été qualifiées de "diversion" par l’armée congolaise.