Au 31 janvier dernier, le diesel coûtait 1,41 euro le litre. Contre 1,81 euro à la pompe aujourd'hui. Depuis un an, le prix du carburant ne cesse d'augmenter. Certains secteurs sont fortement impactés par cette hausse. C'est le cas premièrement des auto-écoles.
A Ciney, Stéphane Raty est moniteur d'auto-école. Avec la hausse des prix, il nous confie qu'aujourd'hui sa marge bénéficiaire est en chute libre. Les kilomètres effectués reviennent toujours plus cher. Pour sa profession, l'usage du véhicule est pourtant inévitable. Une des solutions envisagées par cette auto-école est l'augmentation de ses tarifs. Dès le 1er mars, pour une heure, les cours de conduite seront deux euros plus chers. Soit une augmentation de 3,5%, l'équivalent de la marge pour les coûts salariaux. Pour l'instant, pas question pour le directeur d'élever davantage ses prix. Le risque étant de faire fuir et perdre ses clients.
A chaque fois que le diesel augmente d'un cent, c'est un trou de 5 000 euros dans notre budget.
Autre professionnels de la route impactés, les autocaristes. Dans une entreprise située à Godinne, la hausse du carburant se fait également sentir. Sur ces six dernières années, le directeur, Patrick Deblire, a constaté une augmentation de 69% du prix du carburant. Les chauffeurs évitent dès lors les stations services et privilégient le plein à la maison, via un système de tankage. Les professionnels bénéficient d'un tarif préférentiel des fournisseurs. Mais au vu du nombre de kilomètres effectués par jour, cela ne suffit plus. Le carburant ne représente pourtant que 25% du coût des transports. "Notre consommation actuelle est de 500 000 litres par année. A chaque fois que le diesel augmente d'un cent, c'est un trou de 5 000 euros dans notre budget."
L'entreprise n'a plus d'autres choix. Il faut pomper l'argent dans les marges et sortir des budgets prévus. Spécialisé dans le transport scolaire, les autocars Deblire ne peuvent répercuter l'augmentation du carburant sur ses clients. Le cahier des charges ne peut être révisé qu'une seule fois, à la rentrée scolaire. Il faudra donc attendre septembre 2022 pour renégocier les prix. Même chose pour le transport touristique. Les offres de prix pour la haute saison sont définis. Les réservations sont déjà en cours. Impossible donc pour ce patron de revenir sur ses tarifs.