Il en découle une exposition qui rend ses lettres de noblesse au papier peint, un ornement pratiquement disparu de nos intérieurs. Penser qu’il n’est pas possible d’embellir un lieu chargé d’histoire comme la maison Horta, serait se tromper. Avec l’aide de l’atelier D’Offard de Tours spécialisé dans le papier peint historique, chaque artiste par son style a réussi à réinterpréter et à se réapproprier différentes pièces de la maison. Les créateurs se sont davantage inspirés de l’histoire de la maison et de la vie de ses habitants plutôt que du style Art Nouveau.
Il en résulte un fumoir habillé d’un papier peint sinusoïdal, des traits qui semblent être les volutes de fumée bleue qui habitaient la pièce à l’époque. Pour cet espace, le duo Anne Masson et Eric Chevalier se sont fortement inspirés de la circulation imaginée par Horta pour que le personnel et ses habitants ne se croisent pas au sein de sa maison.
Christoph Hefti et Nicolas Stolarczyk ont eux choisi d’innover par la couleur. Le premier en imposant une dominance de bleu dans la chambre de Simone Horta, le second en s’attaquant au boudoir avec des tonalités beaucoup plus chaudes comme le rose et rouge flash. Christoph Hefti avec ce bleu nous transporte dans le monde des rêves et de la nuit, il vient contrebalancer la couleur de son papier peint, par l’évolution de la lune à différent stade de son cycle. Nicolas Stolarczyk dans son boudoir, nous plonge dans un petit salon futuriste, orné entre autres de chrysanthèmes japonais, d’insectes fantasmagoriques et d’enlacements de cercles.
Enfin, l’ornemaniste Pierre Marie en s’emparant du bureau de Victor Horta, a voulu rester au plus près du génie de l’Art Nouveau. Il y amène une clarté dans la pièce par l’utilisation de la couleur argentée, reprenant les codes du papier peint de l’époque, tout en les détournant subtilement.
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