On n'est pas des pigeons

Recycler les cheveux, ou comment mettre nos poils au service de l’environnement

Loading...

C’est une matière renouvelable à l’infini, qui termine pourtant le plus souvent sa vie dans un incinérateur. Le cheveu, malgré ses étonnants atouts, ne trouve que rarement le chemin du recyclage. En Belgique, Patrick Janssen s’est lancé dans l’aventure lors de la crise sanitaire.

Le créateur d’entreprises a fondé l’asbl dung dung, qui entend valoriser les cheveux récupérés dans les salons de coiffure pour en faire des produits absorbants pour les huiles et hydrocarbures.

Le cheveu, renouvelable et lipophile

"C’est un matériau formidable, le cheveu. Entre autres, il est lipophile. Ça veut dire qu’il absorbe les huiles et les gras. Un kilo de cheveux, ça peut absorber plus ou moins 7 à 8 litres d’hydrocarbures !"

Avec 600 salons membres et une dizaine de bénévoles, l’asbl s’est lancée dans la création de tapis absorbants. Un tapis d’un kilo peut absorber 7 à 8 litres d’hydrocarbures. Parmi les clients potentiels, des stations essence, des services de secours ou des stations d’épuration.

© dung dung

Quelle utilité pour le consommateur ?

Comme l’actualité récente nous l’a montré, des particuliers peuvent également y voir une solution aux problèmes de fuites de mazout. "Lors des inondations de juillet 2021, des citernes ont débordé, entraînant des pertes de mazout. Nous avons été contactés. Malheureusement, à l’époque, nous n’étions pas encore prêts, mais désormais nous sommes équipés" assure Patrick Janssen.

Des produits 100% belges aux applications nombreuses

Des solutions existent déjà pour traiter les pollutions aux hydrocarbures, mais les avantages des produits à base de cheveux sont nombreux, garantit Patrick Janssen. "Ces produits sont fabriqués avec de la matière première locale. Ils sont fabriqués en Belgique, pour traiter des problèmes qui ont lieu ici, localement." Un autre point positif : "Quand on prend les absorbants existants, ils sont fabriqués à partir de polypropylène, donc de résidus de pétrole, fabriqués à l’autre bout de la terre et importés par des moyens de transport comme des cargos, des avions."

  • L’asbl propose des tapis mais aussi un service. Elle récupère le produit après utilisation pour le nettoyer et le donner à une cimenterie qui l’utilisera pour renforcer du béton.

  • Le contrat de rivière Dyle-Gette s’est déjà montré intéressé par ce concept venu des Etats-Unis.

  • En France, des coiffeurs se sont lancés dans la commercialisation de boudins de cheveux destinés à dépolluer l’eau des ports ou des cours d’eau, par exemple.

  • D’autres pistes sont également exploitées, dans divers domaines comme la santé, notamment.

© Tous droits réservés

Contactez l'équipe d'"On n'est pas des pigeons"

Une question ? Face à une incompréhension ? Une arnaque à dénoncer ? Que vous soyez victime ou juste témoin, contactez-nous en complétant le formulaire. Merci.

Loading...

Retrouvez "On n’est pas des pigeons" sur la Une, du lundi au vendredi à 18h30 et en replay sur Auvio.

Pour plus de contenus inédits, rendez-vous sur notre page Facebook et sur YouTube.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous