Hockey

Red Lions à la Coupe du monde : on prend les mêmes et on recommence ?

Les Red Lions face à l'Inde en juin 2022.

© Belga

L’annonce de la sélection des Red Lions pour la prochaine Coupe du monde en Inde n’avait rien d’un thriller hitchcockien. Pour sa première sélection pour un grand tournoi depuis sa prise de fonction après le sacre des Jeux Olympiques de Tokyo, Michel van den Heuvel a fait dans le classique, comme attendu.

" C’est vrai que cette sélection semble facile à établir ", reconnaît l’entraîneur néerlandais. " Mais ce n’est pourtant jamais simple. C’est une remise en question permanente. Savoir combien d’attaquants ou de défenseurs retenir. Ecarter tout de même un joueur comme Manu Stockbroekx (ndlr : Champion du monde en 2018 mais déjà absent aux JO 2021). Cela reste une décision humaine et on espère avoir fait les bons choix ".

C’est vrai que l’on est, en partie, une équipe de vieux – Florent van Aubel.

Mais pour minimiser les risques, Michel van den Heuvel a donc décidé de s’appuyer très largement sur un groupe qui a fait le succès de la Belgique depuis bientôt quatre ans. Pour s’en convaincre, il suffit de le comparer au groupe de 20 joueurs retenus (groupe de 18 joueurs et deux réservistes) lors du dernier mondial. Le constat est limpide : seuls trois noms diffèrent.

Une stabilité qui a le bénéfice de l’expérience mais le coup de l’âge. Les champions olympiques qui débuteront ce mondial (hors les deux réserves, Maxime Van Oost – 23 ans – et Thibeau Stockbroekx – 22 ans) afficheront une moyenne d’âge de 30 ans.

A l’instar des Diables Rouges, l’âge de certains Red Lions fait aussi débat dans le monde du hockey belge. " J’ai lu des commentaires espérant que notre coach n’allait pas faire la même erreur que Roberto Martinez avec les Diables ", s’amuse Florent Van Aubel, l’attaquant de 31 ans. " Mais il ne faut pas comparer ni les équipes, ni les sports. C’est vrai que l’on est, en partie, une équipe de vieux mais on a de l’expérience et, surtout, on sait comment gagner un grand tournoi. Pour les jeunes, ce n’est pas simple mais Victor Wegnez, Arthur De Sloover ou Antoine Kina sont parvenus, à leur époque, à gagner leur place. Et puis, j’ai dit à nos jeunes réserves de se tenir prêts. Les blessures sont fréquentes durant un tournoi. Ils auront peut-être l’occasion de jouer. Ils sont en tout cas ravis de nous accompagner en Inde ".

En effet, avec la perspective proche de disputer les JO de Paris en 2024 (voire la Coupe du monde en Belgique en 2026 ?), peu de joueurs ont prévu de raccrocher le stick dans un avenir proche. De plus, les John-John Dohmen (35 ans durant le mondial), Cédric Charlier (35 ans), Vincent Vanasch (35 ans durant le mondial) ont encore prouvé lors des derniers JO qu’ils restaient des références au niveau mondial. Difficile donc d’imaginer une mise à l’écart sous l’autel du jeunisme.

Malgré le temps, on rigole toujours autant – Arthur Van Dooren

Une longévité qui peut s’expliquer par leur envie inépuisable de remporter des titres mais aussi par un plaisir de vivre ensemble. Et pourtant, à l’inverse des Diables Rouges, les Red Lions passent plus de temps à s’entraîner avec l’équipe nationale qu’avec leurs clubs respectifs. Pour certains, cela fait donc plus de 15 ans de vie commune. Néanmoins, peu de conflits ont été relayés ces dernières années. " Ce n’est pas simple de décrire ce qui nous lie mais on adore jouer ensemble ", assure le défenseur Arthur Van Dooren. " Malgré le temps, on rigole toujours autant. On se fait des blagues. On vit bien sur et en dehors du terrain. Ce qui est important quand on passe, parfois à l’étranger, plusieurs mois par an ensemble. Et l’ambiance est encore plus agréable quand on a un beau défi comme la Coupe du monde qui arrive ".

Une bonne ambiance, des résultats, les Red Lions semblent à nouveau armés pour performer lors de cette coupe du monde. Les jeunes devront encore se montrer un peu patients. Un jour viendra où cette génération passera le flambeau. C’est inévitable. Par des fins de carrières voulues par les joueurs ? Faudra-t-il passer par un échec dans un tournoi majeur et la fameuse " année de trop "?

Peu importe le scénario, cette succession ne sera pas simple (même si la fédération tente de préparer la nouvelle génération pour le jour J).

En attendant, on ne change pas une équipe qui gagne. D’autant que ce dicton est aussi appliqué au staff. Rappelons que Michel van den Heuvel, adjoint à l’époque, avait pris la succession de Shane McLeod. De retour d’une année sabbatique dans son pays, le Néo-Zélandais est revenu auprès de ses joueurs mais en qualité désormais d’adjoint du Néerlandais. Là aussi, même si les rôles sont désormais inversés, on prend les mêmes et on recommence… à gagner ? On ne peut que l’espérer.

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