Environ 740.000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur, "plus de 2 millions" selon la CGT, ont manifesté dans toute la France ce mardi, lors d'une dixième journée d'action contre la réforme des retraites. Cette mobilisation est plus faible que les précédentes. A l'issue de cette journée, où des affrontements ont encore eu lieu, l'intersyndicale a annoncé avoir été invité par la Première ministre Elisabeth Borne à Matignon en début de semaine prochaine mettant fin à des semaines d'absence de dialogue entre les deux parties.
"On ira. On en a parlé entre nous. Oui, on pense collectivement qu'il faut y aller pour porter nos propositions", a déclaré Laurent Berger, le N.1 de la CFDT. "Y compris" la proposition de médiation dans le dur conflit des retraites dont l'hypothèse avait pourtant été balayée par Olivier Véran dans la journée.
Interrogé, Matignon a confirmé l'invitation mais n'a fait aucun commentaire sur son ordre du jour. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur le projet de loi d'ici à trois semaines.
Mardi, comme la semaine dernière, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté dans plusieurs villes alors que les violences autour de la bassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), durant le week-end, étaient encore dans toutes les têtes.
A Paris, où 10.000 contrôles ont eu lieu autour du cortège, un commerce Leclerc a été pillé et plusieurs feux de poubelles allumés avant des affrontements à l'arrivée place de la Nation. La préfecture de police a fait état de 27 interpellations peu avant 19H00.
Tensions aussi à Dijon, Lyon, Lille et Toulouse, où les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau. Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Besançon et Nancy ont aussi connu des échauffourées.