Il n’y a pas que le Covid dans la vie politique. Nos élus travaillent aussi sur d’autres dossiers santé. Ce mardi, la commission Santé de la Chambre a adopté une proposition de loi visant à réformer les conditions de don de sang pour les hommes ayant des relations avec les hommes. "On avance mais on ne va pas jusqu’au bout de la logique" réagit Sophie Rohonyi, députée fédérale Défi, au micro de Matin Première.
Aujourd’hui, lorsqu’un homme ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes veut faire un don de sang, il doit préalablement respecter une période d’abstinence de 12 mois. La proposition de loi vise à réduire ce délai d’abstinence à 4 mois.
Certains partis de la Vivaldi s’assoient sur leurs convictions profondes.
Un changement qui ne satisfait pas la députée. Elle rappelle que ses collègues socialistes, qui ont porté le texte, arguent qu’il n’y a pas de consensus scientifique qui permettrait de supprimer cette période d’abstinence. Selon elle, il n’y a pas non plus de consensus scientifique qui permettrait de ne pas autoriser cette avancée : "C’est une décision purement politique où l’on voit certains partis de la Vivaldi s’asseoir sur leurs convictions profondes pour satisfaire d’autres partis de la Vivaldi."
On reste dans le système qui dit que les hommes homosexuels sont nécessairement irresponsables.
A terme, l’objectif est bien de supprimer complètement cette période d’abstinence. La proposition votée hier constitue donc une étape sur cette voie, mais, pour Sophie Rohonyi, ce n’est pas une avancée. "On reste finalement dans le système, qui est vraiment problématique dans ce dossier, qui dit que les hommes homosexuels sont nécessairement irresponsables, même s’ils sont dans une relation amoureuse stable, même s’ils se font dépister régulièrement, et même s’ils n’ont pas de comportements sexuels à risques. On pose ces questions aux hétérosexuels, et on leur fait confiance à travers des questionnaires. Mais on ne prend même pas la peine de poser la question aux homosexuels."
Numéros Inami : "toujours une épée de Damoclès"
Autre dossier santé important : l’octroi futur des numéros Inami pour les étudiants en médecine. Un accord a été conclu fin avril entre la Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles à ce sujet, et validé par le fédéral : à partir de 2023, côté francophone, l’examen d’entrée aux études de médecine sera remplacé par un concours d’entrée, avec un quota de lauréats prédéterminé en fonction des numéros disponibles, soit le précieux sésame qui permet effectivement de pouvoir exercer à l’issue des études. A l’horizon 2028, un nouveau mode de calcul sera instauré pour la répartition de ces numéros à l’échelle du pays, en évitant cette fois les dérapages du passé, pour l’essentiel du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles. A l’horizon 2028, un nouveau mode de calcul sera instauré pour la répartition de ces numéros à l’échelle du pays, en évitant cette fois les dérapages du passé, pour l’essentiel du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Pourtant, ajoute Sophie Rohonyi, il y a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête des étudiants : "Le mécanisme de responsabilisation fait que si des étudiants sont admis au-delà des quotas Inami admis par le fédéral, certains pourraient finalement ne pas recevoir leur numéro."
"L’autre crainte, ajoute-t-elle, c’est que le concours d’entrée risque d’instituer un certain élitisme dans l’accès aux études de médecine. Je trouve que c’est dramatique."