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Réforme des retraites en France : les débats à l’Assemblée nationale s’achèvent dans la confusion

La femme politique Agnès Firmin-Le Bodo fait un massage au ministre français du Travail Olivier Dussopt alors qu’il attend les résultats d’un "vote de défiance" après un débat sur le plan de réforme des retraites du gouvernement à l’Assemblée nationale –

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Par Belga, édité par Kevin Dero

L’Assemblée nationale française a conclu vendredi à minuit, sans vote et dans la confusion, l’examen en première lecture d’un projet de réforme des retraites contre lequel syndicats et opposition sont vent debout, l’examen du texte devant désormais se poursuivre au Sénat.

 

Mesure phare

Les députés ont ensuite largement rejeté une motion de censure déposée par le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN). Mesure phare du deuxième quinquennat du président Emmanuel Macron, la réforme des retraites est contestée tant par les oppositions de gauche que de droite et a déjà provoqué cinq journées de grèves et de manifestations à travers le pays.

Milliers d’amendements

Elle provoque aussi des tiraillements au sein même de la majorité présidentielle, qui nécessite l’appui de parlementaires Les Républicains (LR, droite) pour faire adopter le texte. Au Parlement, cette réforme a donné lieu à près de neuf jours de débats épiques, entre rappels au règlement et suspensions de séance, sur la question du financement du système. Plusieurs milliers d’amendements avaient été déposés par la gauche. Le débat s’est achevé à l’heure prévue par la Constitution, à minuit pile. En préambule de la motion de censure présentée par son parti, la cheffe du RN Marine Le Pen a dénoncé "un projet […] mal porté et mal expliqué", ainsi qu’un "déni de démocratie" du gouvernement.

La Première ministre française Elisabeth Borne et sa vapoteuse lors d’un débat sur le projet de réforme des retraites du gouvernement à l’Assemblée nationale.
La Première ministre française Elisabeth Borne et sa vapoteuse lors d’un débat sur le projet de réforme des retraites du gouvernement à l’Assemblée nationale. © AFP

Populismes

La Première ministre Elisabeth Borne lui a répondu en soulignant que le débat sur les retraites avait montré les visages de "deux populismes", ceux de l’extrême droite et de la gauche radicale. Chargé de défendre le texte, le ministre du Travail Olivier Dussopt, la voix rauque, a indiqué que "le gouvernement saisira (it) le Sénat du texte qu’il a initialement présenté, modifié par les amendements votés" par l’Assemblée. "Vous m’avez insulté 15 jours", a-t-il lancé, furieux, aux députés de la France insoumise (LFI, gauche radicale), en quittant l’hémicycle.

Cette réforme n’a pas de légitimité parlementaire

"Macron en échec à l’Assemblée. La retraite à 64 ans n’est pas passée", a réagi avant même la fin des débats le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon dans un billet de blog. "Cette réforme n’a pas de légitimité parlementaire", a abondé face aux journalistes la présidente du groupe, Mathilde Panot. Sans surprise au vu du nombre d’amendements restant à examiner et de la date butoir fixée à minuit, les débats se sont interrompus très loin de l’article 7 sur le report de l’âge légal à 64 ans, le plus controversé. Le Sénat se saisira du texte le 2 mars.

Sur le même thème : Extrait JT (13/02/2023)

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