Dans ce contexte, au moins 150 rassemblements sont prévus dans l’Hexagone pour la dixième journée de contestation. Surprises par l’ampleur de la mobilisation jeudi – 1,09 million de participants selon l’Intérieur, plus de 3 millions d’après les syndicats – les autorités tablent cette fois-ci sur un total de 650.000 à 900.000 manifestants, dont 70.000 à 100.000 à Paris.
Des foules encadrées par 13.000 policiers et gendarmes, dont 5500 dans la capitale, un "dispositif de sécurité inédit", a souligné lors d’une conférence de presse le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a appelé "solennellement chacun et chacune au calme" et évoqué la présence possible à Paris de "plus de 1000 éléments radicaux".
Dans la capitale, le cortège reliera dans l’après-midi la place de la République à celle de la Nation. Accusées de violences par les manifestants, les forces de l’ordre s’apprêtent à faire face à "une présence des jeunes nettement plus importante", selon une source policière qui pronostique "un doublement, voire un triplement" de leur nombre par rapport aux précédentes mobilisations.
"Le 49.3 a rendu plein de gens 'déter' ", explique Gwenn Birrier, 20 ans, étudiant à SciencesPo Bordeaux qui participait lundi à une assemblée générale sur un campus occupé depuis plusieurs jours.
"Depuis l’adoption du 49.3, ça a fait boom dans les facs", confirme Marion Beauvalet, 26 ans, qui a bloqué son établissement de Paris-Dauphine lundi matin avec d’autres membres du syndicat l’Alternative. Des actions du même type devraient se multiplier mardi dans les universités et les lycées.