Les syndicats espèrent mobiliser très fortement samedi, à l'occasion de la quatrième journée d'action contre la réforme des retraites, et se faire entendre enfin de l'exécutif, occupé à faire avancer la réforme au Parlement.
C'est "un rendez-vous extrêmement important", a déclaré vendredi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, appelant "tout le monde à aller dans les manifestations".
La première fois un samedi
C'est la première fois depuis le début du mouvement que les syndicats organisent des manifestations le samedi, "l'occasion pour un certain nombre de salariés qui ne pourraient pas se mobiliser en semaine" de le faire, a souligné samedi sur RMC Marie Buisson, secrétaire générale de la CGT éducation, car "trois journées de grève, c'est trois journées de salaire en moins". Ainsi de Juliette Achigar, 47 ans, gestionnaire de paie qui ira manifester à Bayonne. "J'ai hésité à y aller mardi, mais je perdais une journée de travail et financièrement ce n'était pas gérable", a-t-elle dit à l'AFP.
Dépasser le million de manifestants, ça serait un beau succès
"Dépasser le million de manifestants, ça serait un beau succès", a estimé Laurent Berger. De source policière, on s'attend à une participation comprise entre 600.000 et 800.000 personnes, dont 90.000 à 120.000 à Paris, où le défilé ira de République à Nation.
Dix mille forces de l'ordre seront mobilisées partout en France, dont 4500 à Paris. Sans appel à la grève, les réseaux RATP et SNCF devraient fonctionner normalement.
Je ne suis pas là pour avoir des états d'âme
Les trois premières journées d'action ont réuni entre 757.000 et 1,27 million de personnes selon les autorités (entre près de deux millions et plus de 2,5 millions selon l'intersyndicale), sans infléchir l'exécutif, qui tient bon sur la mesure-phare de la réforme, le recul de l'âge légal de départ à 64 ans. "Je ne suis pas là pour avoir des états d'âme", a confié la Première ministre Elisabeth Borne au journal Le Parisien.
Depuis Bruxelles, où il participait à un sommet européen, le président de la République Emmanuel Macron a semblé regarder ailleurs jeudi: "Je souhaite d'abord que le travail puisse se poursuivre au Parlement", "c'est ainsi que la démocratie doit fonctionner", a-t-il dit, avant d'inviter les syndicats à organiser la contestation "dans le calme" et sans "bloquer la vie du reste du pays".