Après la polémique sur les substances potentiellement toxiques contenues dans les tampons et les serviettes, de plus en plus de femmes – surtout les jeunes – s’orientent vers des alternatives plus écologiques et plus économiques aussi.
On commence à bien connaître la cup, cette petite coupelle en silicone, en caoutchouc ou en latex que l’on introduit dans le vagin afin d’y retenir les règles. Une fois placée, la cup peut contenir environ 20 ml de sang et il suffit de la vider lorsqu’elle est pleine. Elle est économique puisqu’elle coûte une trentaine d’euros et peut être utilisée plusieurs années. Mais à côté de la cup, d’autres protections voient – ou revoient – le jour.
Des serviettes en tissu
Eh oui, les mêmes que celles qu’utilisaient les femmes au 19è siècle ! Fabriquées en tissu, elles gagnent de plus en plus de terrain. Il y a deux ans, Fabienne Renard, ingénieure de gestion, a troqué les touches de son clavier pour les aiguilles d’une machine à coudre. Elle s’est lancée dans la fabrication des serviettes réutilisables et alimente aujourd’hui une cinquantaine de magasins. Les serviettes comportent trois épaisseurs, notamment de la fibre de bambou, un tissu bien absorbant et respirant. Chaque serviette coûte une dizaine d’euros et il en faut, paraît-il, une dizaine pour gérer ses menstruations ; mais est-on réellement à l’aise ? Charlotte les a adoptées il y a quelques mois, elle ne déplore ni fuite, ni mauvaises odeurs mais elle tempère quand même avec un bémol : « Le hic, c’est qu’il faut évidemment les laver tous les jours, et après une journée de boulot, c’est un peu contraignant… N’empêche, pour moi, les essayer, c’est les adopter, c’est économique et écologique. »
Merry, elle, a carrément opté pour la culotte menstruelle. On la trouve uniquement sur internet pour une trentaine d’euros. A première vue, rien ne la distingue d’une culotte classique mais en y regardant de plus près, une légère épaisseur en son centre témoigne de la présence d’un tissu absorbant, souvent aussi en fibres de bambou. Merry dit pouvoir passer une journée de travail sans problème, sans fuite ou inconfort. C’est d’ailleurs ce dernier aspect qui l’a motivée à franchir le pas : « J’avais toujours des irritations, des démangeaisons et c’est ma gynécologue qui m’a conseillé de supprimer les tampons, depuis, je n’ai plus jamais eu ce genre de souci. »
Le flux instinctif libre
Mais la plus radicale dans sa démarche c’est sans doute Nathalie. Elle a définitivement supprimé de sa salle de bain les tampons, les serviettes et autres protections. Nathalie pratique « le flux instinctif libre », façon un peu compliquée de dire qu’elle ne porte plus rien du tout pendant ses règles. Et d’après son expérience, c’est possible. « Une fois qu’on se met à l’écoute de son corps, on apprend à gérer ; pratiquement, je peux tenir plusieurs heures à condition d’avoir des toilettes à proximité ; contrairement à ce que l’on pense, le flux ne s’écoule pas en continu ; il est donc tout à fait possible de se retenir comme on le ferait avec un autre besoin. »
Trois femmes en quête d’alternative, trois expériences motivées par un désir écologique ou économique. Ce n’est pas encore la fin des protections hygiéniques mais leur recul semble en tout cas bien amorcé, surtout parmi les jeunes femmes…
Article initialement sur la page d’On n’est pas des Pigeons