L’autre mal qui du ronge la justice bruxelloise est connu : des délais de fixation en procédure d’appel bien trop longs. Est-il normal qu’un justiciable doive attendre de nombreux mois quand ce n’est pas un à deux ans pour voir son affaire examinée devant la cour d’appel de Bruxelles ? La réponse paraît évidente mais rien ne change sur le terrain.
"J’ai la conviction que la demande de ressources humaines supplémentaires importantes est plus que justifiée", a indiqué le procureur général Johan Delmulle dans son discours de rentrée, ajoutant toutefois qu’il avait conscience : "Qu’en même temps elle doit aller de pair avec un effort supplémentaire visible de tous les acteurs de terrain pour rendre la justice dans notre cour d’appel, dans la mesure du possible, en temps opportun et plus efficacement".
D’où la demande réitérée de renfort en personnel mais aussi l’appel à tous les acteurs de la chaîne judiciaire afin qu’ils fassent un réel effort pour rendre la procédure plus efficace. Sont concernés au premier chef les avocats qui doivent mieux respecter le calendrier et les termes convenus pour l’échange des conclusions et les dates de plaidoiries.
J’ai donné instruction aux magistrats du parquet de s’opposer aux remises
Cette invitation se conclut par une mesure concrète qui sonne comme un avertissement : "J’ai déjà donné instruction aux magistrats du parquet de s’opposer désormais systématiquement à toute demande de remise non justifiée et d’acter cette opposition sur le plumitif d’audience". Les juges sont également invités à gérer leurs audiences de manière plus rigoureuses si ce n’était pas encore le cas : "La durée et la portée de l’audience, la taille des jugements, le nombre de dossiers traités par audience sont d’autres exemples où des progrès peuvent encore être réalisés", a souligné le procureur général.
Mais d’autres services sont également invités à suggérer des manières d’améliorer le fonctionnement de la chaîne. Le SPF Justice (en ce qui concerne les infrastructures), le système pénitentiaire et les services de police (en ce qui concerne le transfert des détenus), peuvent contribuer également à favoriser une procédure plus efficace et plus courte devant la cour d’appel.