Hainaut

Rentrée particulière pour des centaines d’élèves : "On n’a plus eu cours depuis un mois et demi"

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Par Sophie Mergen

C’est la conséquence d’un concours de circonstances fâcheux : plusieurs centaines d’élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles n’ont plus eu cours depuis six semaines.

A l’école communale Pascal Hoyaux, à Manage, dès le début du mois de décembre, des classes ont dû être fermées pour cause de cas positifs. Malgré ces fermetures, la flambée des contaminations s’est poursuivie, contraignant l’établissement à fermer entièrement ses portes durant dix jours, à partir du 7 décembre. A ce moment-là, une cinquantaine d’enfants étaient positifs au coronavirus, sur 438 élèves.

Fermetures et congés en cascade

L’école devait donc rouvrir le 17 décembre. Mais c’était sans compter sur la semaine de congés anticipés dans tout le pays, décidée par le Codeco en raison de la situation sanitaire. Les cours ont donc été suspendus une semaine de plus, avant le début des vacances de Noël.

Ce lundi 10 janvier signe donc enfin la reprise pour ces élèves, après un mois et demi de congés forcés.

Pour Ezechiel, 11 ans, cette reprise s’annonce périlleuse. "Ça va être dur ! Surtout de se lever super tôt le matin !" lance-t-il. En un mois et demi, le rythme des vacances a eu le temps de s’installer durablement. "Je passais mes journées à jouer à la PlayStation", explique Ezechiel.

"Comme je travaille énormément, dans une boulangerie, je ne savais pas être présente. Mes enfants devaient rester autonomes. Du coup, mon fils a pris l’habitude de ne rien faire, de se lever quand il voulait. Cela va être difficile de changer de rythme", ajoute Julie, sa maman.

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"Il est grand temps que l’école reprenne"

Après une période d’interruption presque aussi longue que les grandes vacances, Ezechiel sent que certaines matières sont oubliées. Julie, sa maman, redoute que les lacunes s’accumulent. "J’espère que les profs vont prendre conscience que la matière n’a pas été vue de la même manière pour tout le monde, que certaines classes ont fermé plus tôt que d’autres. J’espère qu’ils n’iront pas trop vite. Et si cela ne va pas, il faudra qu’on reprenne un prof particulier."

"Quand on fait le compte de ces congés, les enfants ont été très peu à l’école. Je plains les profs, c’est difficile pour tout le monde. Il est grand temps que l’école reprenne. C’est aussi important au niveau de la discipline et de l’éducation", explique Julie.

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Un redémarrage "diesel"

Du côté des enseignants, on se prépare à adapter la pédagogie à la situation. "C’est clair qu’on va avoir du mal à huiler les engrenages", assume David Buffart, directeur de l’école Pascal Hoyaux. "On va devoir mettre les enfants dans un rythme de reprise, un redémarrage 'diesel'. Il ne faut pas que la pression soit sur les enfants. Ils ont déjà été suffisamment malmenés durant ces six semaines."

C’est certain, il y aura du retard à rattraper. "On va devoir combler les lacunes qui se sont installées. Certains enfants ont clairement décroché de l’école. Même si on donnait des travaux, certains n’avaient plus eu l’envie de travailler. Beaucoup de fractures se sont installées même si un contact a été gardé avec les élèves", explique le directeur.

"On va tenter de combler tout cela avec les moyens qui sont les nôtres, à savoir les heures de remédiation et l’aide à l’apprentissage. Mais ce qui est sûr, c’est que nous avons hâte de retrouver nos troupes !", conclut David Buffart.

Reste une incertitude : les examens de fin d’année seront-ils maintenus dans les écoles qui ont dû fermer aussi longuement ? Si oui, sous quelles modalités ? La question n’est pas encore tranchée.

Sujet JT du 10/01/2022 : Rentrée scolaire après un long congé forcé

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