Crise du Covid, crise énergétique, explosion du coût des matières premières… Les temps sont durs pour pas mal d’entreprises et pour certaines PME, ça commence à faire beaucoup, voire trop. Même celles qui étaient en bonne santé avant 2020, et le début de la pandémie, commencent sérieusement à tirer la langue. Afin d’éviter le crash, certaines se tournent vers la justice pour solliciter une PRJ, une procédure de réorganisation judiciaire. Une procédure qui offre quelques mois de répit aux entreprises pour se relancer et envisager l’avenir.
Exemple avec La Manufacture urbaine à Charleroi. Un lieu convivial et pluridisciplinaire créé il y a cinq ans. On y brasse des bières locales, on y torréfie du café, on y mange, on y organise des expos ou des concerts. La Manufacture propose une offre nouvelle dans le centre-ville carolo. L’établissement a su trouver son public, mais les crises successives ne l’ont pas épargné. Olivier Genin, l’un des cofondateurs, nous explique : "le cumul de tous ces événements extérieurs – Covid, prix de l’énergie, coût des matières premières – et le fait que nous soyons encore une jeune société avec un certain nombre de choses à mettre en place font que l’on est arrivé à une situation où l’on s’est dit : qu’est-ce qu’on fait ?". Impossible de remettre en permanence de l’argent dans la société, comme cela a été fait pendant les différents confinements. Renégocier les crédits avec les banques n’a pas non plus été possible. Les responsables de la Manufacture se sont finalement tournés vers la justice pour solliciter une PRJ, une procédure de réorganisation judiciaire. Non sans crainte, nous dit Olivier Genin. "La première fois qu’on nous parle de PRJ, c’est un peu choquant pour un entrepreneur. C’est clair que ce n’est pas un terme positif. On se dit que c’est un aveu d’échec. Mais en fait, pas du tout !"