Reprise du championnat – Qui pour battre le Club Bruges ? Bruges !

Le principal changement au Club s’est produit dans le local du T1 : Carl Hoefkens reçoit sa chance comme coach principal… sans jamais avoir fait ses preuves dans le costume ailleurs. Ex-coach chez les jeunes blauw-zwart, l’ex-back du Club et des Diables reçoit donc une occasion… que n’avait pas reçu Philippe Clément à l’époque : lui aussi préparé à la fonction du temps de Michel Preud’homme, Clément avait dû s’expatrier… à Waasland puis à Genk, avant de revenir en patron au Breydel.

Avec Hoefkens, le duo Bart Verhaeghe-Vincent Mannaert opte pour un homme du sérail… plus malléable qu’Alfred Schreuder et garant de l’intégration de jeunes comme Cisse Sandra et surtout le prodige Noah Mbamba, dont le nouveau T1 avait la charge en jeunes. Au plan tactique, Hoefkens semble reprendre le module brugeois des deux dernières saisons : un 3-5-2 flexible, avec grosse percussion par les flancs. La Super-Coupe remportée dimanche face à Gand a déjà montré une équipe solide et sûre de ses acquis.

Dans l’attente du départ du duo De Ketelaere-Noa Lang, déjà annoncé depuis le dernier mercato… hivernal, le Club a déjà assuré ses arrières au rayon offensif. Ferran Jutgla, récruté en réserve du Barça, est un buteur mobile de petit format, type Deniz Undav, et a régulièrement buté en préparation. Le Canadien Cyle Larin, entraperçu jadis en pointe à Zulte Waregem, arrive gratuitement de Turquie et apportera la taille fournie avant lui (mais sans convaincre) par les Bas Dost et Michael Krmncik. Au rayon offensif, Bruges récupère aussi David Okereke et Kamel Sowah, de retour (provisoirement ?) de prêts.

Fidèle à son habitude, le Club a aussi cassé sa tirelire. Le jeune back gauche batave Bjorn Meijer (seulement 6 mois de foot en première à Groningen !) a coûté 6 millions d’euros et, pour un montant à peine moindre, l’ex-trailer unioniste Casper Nielsen a, au bout de l’été, obtenu le transfert dont il rêvait… De quoi combler le vide laissé par Mats Rits (à l’infirmerie jusqu’à Noël) et renvoyer en tribune le brave Ruud Vormer, souvent aligné par Hoefkens en préparation… dans l’attente de mieux. Les manettes du jeu, elles, restent confiées à l’indéboulonnable Hans Vanaken, qui semble avoir une fois pour toutes renoncé à une carrière à l’étranger… d’autant qu’il vient de célèbrer sa première paternité.

Bruges compte bien aussi optimaliser le rendement de ses transferts hivernaux, restés au bercail et déjà, convaincant l’an dernier : Tajon Buchanan, Denis Odoi et l’excellentissime Andreas Skov Olsen.

En résumé, Bruges a comme chaque année fait son bizness financier et sportif sans se déforcer. Le noyau est renforcé en largeur, en densité et en qualité. Pour aller chercher un 4e titre consécutif, Bruges n’aura sans doute comme plus grand adversaire… que lui-même. Et peut-être la Ligue des Champions, pour la surcharge physique et émotionnelle qu’elle constitue… en positif ou en négatif.

Sans oublier que le foot est, au final, un jeu dont la vérité s’écrit sur un rectangle vert plus que dans les tableaux budgétaires. Archi-favori l’an passé, le Club n’a décroché les lauriers que grâce à un énorme Simon Mignolet : la meilleure équipe de la saison se nommant Union Saint-Gilloise, avec son budget rikiki…