La Grande Forme

Réseaux sociaux : comment nous rendent-ils accros ?

Pourquoi sommes-nous accros aux réseaux sociaux ?

© Getty Images

Les réseaux sociaux ont certains bienfaits. Ils ont, par exemple, permis de garder du lien pendant la pandémie. Le souci, c’est qu’on peut vite perdre beaucoup de temps à scroller durant des heures, parfois jusqu’à l’addiction. Pourquoi sommes-nous accros et comment trouver un bon équilibre entre vie réelle et virtuelle ? Le point avec le Dr Caroline, psychiatre référente dans l’émission "La Grande Forme."

Qu’est-ce que la dépendance aux réseaux sociaux ?

La dépendance est un phénomène lié au besoin incontrôlable d’adopter un comportement, qui a des conséquences aux niveaux physiologiques, psychologique et social. La dépendance aux réseaux sociaux fait référence à un trouble psychologique qui se caractérise par le besoin excessif d’utiliser les plateformes de médias sociaux telles que Facebook, Instagram, Twitter, TikTok, etc. Jusqu’à ne plus pouvoir s’en passer.

Les dangers de cette utilisation intempestive ?

Les études ont démontré que ce n’est pas tant la quantité de temps passé sur les médias sociaux qui est le facteur clé. Mais qu’il fallait surtout se demander comment ce temps était passé. Plus on est passif, plus c’est dommageable.

Or les créateurs, c’est ce qu’ils veulent !

On voit alors – chez les adolescents particulièrement – une baisse du bien-être et de la satisfaction de vie. C’est moins le cas chez les personnes qui sont actives et créent du contenu. Plus on est attaché au réseau, plus on y passe d’heures. Et donc, plus on peut s’isoler, diminuer les autres activités, diminuer les activités physiques, être dans des échanges du réel. "Or les créateurs, c’est ce qu’ils veulent. Ils veulent que nous passions le plus de temps possible sur leur réseau pour pouvoir nous vendre des produits, tout simplement" explique le Dr Caroline.

Comment nous rendent-ils accro ?

Ils se basent sur les connaissances qu’on a du cerveau. Il est essentiel de comprendre ce qui influence l’attachement aux réseaux sociaux. Pas seulement pour développer des stratégies lié à la publicité, mais aussi afin d’atténuer et de traiter les effets négatifs. Pour chaque dimension, une solution existe.

  • La "satisfaction"

Quand nous menons une activité qui assure notre survie, notre cerveau libère de la dopamine : manger, boire, faire l’amour. C’est le neurotransmetteur du plaisir et de la satisfaction. Sur TikTok, à chaque consommation de vidéo (qui ne dure que quelques secondes), une petite dose de la substance est libérée.

C’est comme au casino, avec les machines à sous

Un "J’aime" ou un commentaire sur votre publication injecterait dans votre cerveau une microdose de dopamine suffisante pour vous procurer de la satisfaction, et vous motiver à rester sur le réseau social."En plus, il faut savoir que la dopamine sera encore plus libérée quand on n’est pas sûr d’avoir un like ou un commentaire positif, quand il y a une incertitude. C’est comme au casino, avec les machines à sous" explique Dr Caroline.

- Solution : trouver d’autres sources de dopamine et de satisfaction. Un bon film, rire avec ses potes, la curiosité, chanter, une activité ludique qu’on adore.

  • Le désir de partager des expériences

On consomme du contenu, mais on en crée aussi. Par ces gestes, on partage et on génère un sentiment d’appartenance à la communauté. Or, ce sentiment d’appartenance est précieux. Etre inclus dans un groupe est rassurant pour nos cerveaux primitifs. Cela augmente nos chances de survie. En ce sens, les réseaux sociaux sont aussi une source de contact social et peuvent diminuer le sentiment de solitude.

- Solution : garder une inscription réelle dans un groupe (familles, amis, activité sportive).

Qu’est ce qui nous rend accro à tik-tok et aux autres RS ?

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  • L’apprentissage et la fierté

Dans le cas des plates-formes qui offrent la possibilité de générer du contenu vidéo (YouTube, TikTok, Instagram), on s’aperçoit qu’au fur et à mesure que les utilisateurs sentent qu’ils améliorent leur capacité à créer du bon contenu en format vidéo, ils ont tendance à faire un usage plus constant du réseau social car ils se sentent fiers.

- Solution : garder la fierté de créer sur les réseaux, développer sa créativité et l’exporter dans d’autres domaines. Par exemple : créer un site web, écrire un livre, faire un blog.

  • L’effet de "flow"

L’attirance pour le défilement est ce qu’on appelle "le downscrolling". Le downscrolling nous met dans un état de "flow", qui est comme un état modifié de conscience. Le flow, c’est l’état dans lequel on est quand on est plongé dans une activité qui nous apporte du plaisir et nous challenge un peu. Le temps passé en état de flow semble en général beaucoup plus court qu’il ne l’est en réalité. Et les heures défilent alors très vite.

- Solution : trouver du "flow" dans d’autres activités : sport, dessin, jouer un instrument de musique…

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13 heures à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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