Dix-sept ans après son premier sacre en Grand Chelem à Roland-Garros (2005), Nadal a prouvé que le poids des années n'avait pas entaché la qualité de son tennis. Précis, puissant, stoïque dans l'effort, le Majorquin s'est montré impassible en Australie alors que de nombreux doutes subsistaient autour de sa capacité à prester au plus haut niveau.
L'année 2021 du champion espagnol ne fut en effet pas une sinécure. Battu par Djokovic en demi-finale à Roland-Garros, souffrant du dos puis rattrapé par le syndrome de Muller-Weiss qui réveille ses douleurs au pied gauche, Nadal avait dû mettre fin à sa saison dès le mois d'août.
Une détresse physique qu'il aura su surmonter malgré ses 35 ans et une certaine appréhension qui s'était installée. Ralenti par le Covid avant l'Australian Open, l'Espagnol a profité des premiers tournois de l'année pour prendre confiance et s'est définitivement rassuré à Melbourne.
Ses larmes de joie après la demi-finale remportée face à Matteo Berrettini en disent long sur le chemin de croix et la détermination du gaillard.
Treize ans après son premier sacre en Australie (2009), Nadal a donc remis le couvert envers et contre tout. Contre un superbe Medvedev notamment. Le Russe lui aura mené la vie dure en finale à Melbourne. Poussé dans ses retranchements, mené 2 sets à rien et malgré un physique mis à rude épreuve, Nadal a dû puiser dans ses réserves et dans l'amour immuable du public pour émerger après plus de 5 heures d'un duel épique.
En s'imposant pour la deuxième fois à Melbourne, il est d'ailleurs devenu le deuxième joueur de l’ère Open, après Djokovic, à avoir remporté au moins deux fois chacun des Majeurs.
Imperturbable et toujours aussi assoiffé de succès, Rafael Nadal semble avoir encore quelques belles années devant lui. Des opportunités qu'il devra mettre à profit pour augmenter son butin de 21 titres Majeurs car Novak Djokovic et - qui sait ? - Roger Federer n'ont pas dit leur dernier mot dans cette bataille à trois qui marquera à jamais l'histoire de ce sport.