Balance ta maison de repos. Dans ce domaine aussi, les langues se délient et les témoignages se succèdent. Après l'affaire "Orpea" - révélée par l'ouvrage de Victor Castanet " Les fossoyeurs" - le téléphone a bien sonné au 0800 30 330. Puis, le flux d'appels est revenu à la normale. 10 appels par jour en moyenne quand même...
En 2021, l'Agence de Lutte contre la Maltraitance des Aînés a donc reçu 3800 appels dont 2300 directement liés à des signalements de maltraitance. Pour Didier Langhendries, son directeur , il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg : "L'OMS estime que 4 à 6 % de la population de plus de 65 ans peut avoir une atteinte à son intégrité physique ou psychologique...Donc si on reporte ça à la population de la Région wallonne, cela veut dire que 25000 personnes âgées pourraient se retrouver dans cette situation-là."
L'agence travaille sur deux volets . Elle réalise un travail de sensibilisation, de prévention et elle accompagne également les personnes qui dénoncent des faits de maltraitance. Quels sont-ils? Ce sont d'abord des violences psychologiques qui sont rapportées, au premier rang desquels l' infantilisation. Viennent ensuite les atteintes aux droits civiques comme les privations de liberté puis les négligences comme le manque de soins, les questions relatives aux finances et en dernier lieu les maltraitances physiques.
Quels sont alors les recours possibles ? "Lorsque la personne se trouve à domicile, une plainte peut être déposée à la police ou auprès du parquet, c'est également le cas lorsque les faits sont dénoncés dans le cadre d'une maison de repos. S'agissant de questions relatives à l'organisation des soins ou aux normes, alors on peut se tourner vers le service d'inspection de l'Aviq", précise le directeur de Respect Seniors.