1980, c’est le début de la plus prestigieuse période des championnats du monde de motocross. On l’appelle l’époque dorée. Une époque où pour devenir un golden-boy, il faut rouler dans la catégorie reine, celle des 500 centimètres cubes. Ce sont les motos les plus puissantes, les plus rapides. Des prototypes fabriqués à l’unité et sur mesure pour les pilotes officiels par les usines impliquées dans ce championnat. De vrais bijoux de titane, d’aluminium et de magnésium. Leur prix ? Inestimable ! C’est simple, fin de saison, les pilotes d’usine doivent rendre leur moto pour que le constructeur les détruise ! Ils veulent s’assurer qu’aucun autre ne viendra copier leurs brevets ! Une période dorée donc où les pilotes gagnent très (très) bien leur vie, où les médias généralistes s’intéressent à l’époque aux résultats de leurs champions de motocross et en font des stars.
" Ce sont des années où la concurrence était bien présente, nous explique le triple champion du monde André Malherbe, que nous avons contacté cette semaine. Quand je suis arrivé en 1980 à Namur, j’étais dans le même état d’esprit que pour les autres Grand-Prix. Je savais que j’étais devant mon public et que ça allait bien m’aider face à mon rival américain Brad Lackey."
Plus de 30.000 spectateurs prennent d’assaut la Citadelle de Namur pour vivre l’avant-dernier Grand-Prix de la saison. Nous sommes le premier Week-end d’août. J’y étais. J’avais 9 ans. L’atmosphère était électrique entre le fantasque américain Brad Lackey en tête du championnat sur sa Kawasaki et le hutois André Malherbe qui compte bien inverser la balance sur sa Honda. "Dédé", comme le surnomment ses supporters, s’est révélé en fin de saison 1979 en remportant son premier Grand-Prix 500 ici même à Namur.